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vendredi, 29 octobre 2010

Mgr Léonard se dit incompris

pict_266857.jpgLes propos de Mgr Léonard sur un éventuel traitement de faveur pour des clercs abuseurs plus âgés, mercredi soir, dans l’émission "Question à la Une" (RTBF) ont, on s’en doute, suscité de nombreuses réactions négatives, jusque dans les partis politiques qui ont finalisé en plénière à la Chambre la proposition d’instituer une commission spéciale autour du drame de la pédophilie en milieu ecclésial et au-delà s’il sied - lire ci-dessous.

Les réactions les plus virulentes sont venues du côté des groupes qui encadrent les victimes. C’est ainsi que Lieve Halsberghe, qui représente aujourd’hui le "Survivors Network of those Abused by Priests" (Réseau international de personnes abusées par des clercs) en Belgique a fait savoir par un communiqué que "les déclarations de Mgr Léonard sont ridicules, violentes et une preuve que l’archevêque ne sait pas ce dont il parle" Et Snap Belgique de demander dès lors que désormais seule la justice soit en contact avec les victimes.

De son côté, Ingrid Opdebeeck, au nom du Groupe pour les droits de l’homme dans l’Eglise, dit avoir "appris avec dégoût les paroles de Mgr Léonard qui dit que les abuseurs retraités qui ont commis la violence sexuelle contre les enfants, ne seront pas poursuivis. Au lieu de défendre les abuseurs, Léonard ferait mieux de comprendre la peine éternelle des victimes et survivants. En effet, ce n’est pas à l’Eglise de décider ici, mais à la justice de ce pays."

Et de conclure que "l’Eglise ne veut pas faire face à son propre rôle ni à sa propre culpabilité. Nous trouvons les mots de Léonard très blessants. L’Eglise parle toujours de compréhension et d’écoute, mais elle fait tout pour empêcher la justice pour les victimes."

Dans le monde politique, "le MR dit refuser toute impunité judiciaire envers les prêtres pédophiles qui ne sont plus en fonction, tout comme aucune impunité n’est permise en termes de crimes sexuels dans un Etat de droit" a affirmé le député Denis Ducarme (MR). Pour le MR, il ne peut être question d’un "grand pardon".

L’Open VLD, qui a déposé une proposition de loi pour relever à 30 ans le délai de prescription des abus sexuels, s’est également joint à la protestation, tout comme Karine Lalieux (PS) et Raf Terwingen (CD&V), qui l’ont dit très clairement à la Chambre.

Et Mgr Léonard ? Il n’a pas répliqué lui-même et relancé le débat - il ne s’exprimera d’ailleurs plus dans les médias jusqu’à Noël, "Un silence médiatique nécessaire pour que nous puissions nous concentrer pleinement sur la crise"-, selon son porte-parole Jürgen Mettepenningen. Ce dernier a expliqué sur diverses antennes que l’archevêque a, une fois encore, été mal compris et donc qu’il n’a pas voulu donner l’impression que certains auteurs ne devaient plus être poursuivis. "Le bien-fondé de la plainte et les conséquences des faits demeurent d’abord et avant tout l’affaire du pouvoir judiciaire. En tant qu’Eglise, nous avons toutefois une responsabilité pastorale spécifique. En premier lieu, vis-à-vis des victimes. Elles seront entendues au niveau de chaque diocèse ou du supérieur majeur concerné. Et leurs attentes seront prises en considération dans toute la mesure du possible. Il nous faut aussi prendre nos responsabilités vis-à-vis des auteurs conformément au droit canonique. Nous prenons actuellement des mesures disciplinaires et chaque dossier sera aussi transmis à Rome en attendant une mesure disciplinaire définitive."

Evacuée, donc, la nouvelle querelle ? Pour l’archevêché sans doute, mais pas pour le monde politique où d’aucuns y voient une raison supplémentaire de revoir le financement des cultes.

11:35 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : eglise |  del.icio.us |  Facebook | | |

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