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vendredi, 24 septembre 2010

Ahmadinejad provoque un tollé à l'ONU en évoquant un complot américain dans les attentats du 11-septembre

Bis repetita. Comme lors de la précédente Assemblée générale de l'ONU, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a réussi à provoquer le départ des délégations des Etats-Unis et de l'Union européenne de la salle, jeudi, pendant son discours.

Evoquant les attentats du 11-Septembre qui ont fait quelque 3.000 morts en 2001, il a lâché: «Quelques éléments à l'intérieur du gouvernement américain ont orchestré l'attentat pour inverser le déclin de l'économie américaine et son emprise sur le Moyen-Orient de manière à sauver le régime sioniste. La majorité du peuple américain de même que d'autres nations et des politiciens sont d'accord avec ce point de vue».

Parlant d'une autre théorie sur l'attentat, le président iranien a ajouté qu'il avait «été mené par un groupe terroriste mais le gouvernement américain l'a soutenu et a pris avantage de cette situation».

Il a cité une troisième théorie: «Un groupe terroriste très puissant et complexe, capable de passer au travers avec succès de toutes les couches de systèmes de renseignement et de sécurité américains, ont perpétré l'attentat. C'est le principal point de vue mis en avant par les dirigeants américains».

«Propos détestables»

«Plutôt que de représenter les aspirations et la bonne volonté du peuple iranien, M. Ahmadinejad a de nouveau choisi de dégoiser sur des théories viles de complot et des propos antisémites qui sont détestables et délirants», a souligné Mark Kornblau, porte-parole de la mission américaine à l'ONU.

Un diplomate européen a expliqué que les délégations européennes avaient quitté la salle en signe de solidarité avec les Etats-Unis. Les propos de M. Ahmadinejad constituent «un affront à l'Assemblée générale et à la vérité», a indiqué un diplomate français à l'AFP.

Le chef de la diplomatie canadienne Lawrence Cannon a estimé pour sa part que les propos du président iranien étaient «inacceptables» et qu'ils «représent une menace déstabilisatrice pour la région et pour le monde». La délégation canadienne a aussi quitté la salle au moment du discours du président Ahmadinejad.

«Il a été dit que quelque 3.000 personnes ont été tuées le 11-Septembre et nous en sommes tous très peinés. Cependant, jusqu'à maintenant, en Afghanistan et en Irak des centaines de milliers de personnes ont été tuées, des millions blessées et déplacées et le conflit est encore en train de s'étendre», a encore ajouté le leader iranien.

Reprises des négociations sur le nucléaire?

Ironie de l'affaire, ces propos interviennent alors que Barack Obama avait tendu à l'Iran, et que les diplomates notaient «des progrès» en vue de la réouverture des négociations entre Téhéran et l'Occident sur le dossier du nucléaire, après les sanctions de l'été.

Le dirigeant iranien a affirmé un peu plus tôt à la chaîne japonaise TBS que les discussions sur le nucléaire «sont en préparation» et qu'elles «se tiendront probablement en octobre» avec les Six, les grandes puissances qui soupçonnent Téhéran de vouloir se doter de la bombe nucléaire sous couvert d'un programme

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