Merveilles

Il n'a plus chanté depuis l'automne et, pour l'heure, il ne parle pas non plus. Rentré des États-Unis pour prendre part, le 26 mai, à une expertise médicale ordonnée par la justice, Johnny Hallyday n'a pas adressé un mot à Stéphane Delajoux, le chirurgien qui l'avait opéré en novembre 2009, à Paris, d'une hernie discale qui a mal tourné et qu'il n'avait pas revu depuis lors. Surtout, l'écho donné à son addiction à l'alcool après la divulgation de documents médicaux américains l'a laissé sans voix - " profondément meurtri ", confie l'un de ses proches.

Hospitalisé au Cedars-Sinai de Los Angeles le 7 décembre, le rocker avait dû y être réopéré en urgence en raison de complications inquiétantes dont les causes restent à établir. Son producteur, Jean-Claude Camus, qualifiait alors l'intervention du docteur Delajoux de " massacre " (ce qui lui vaut un procès en diffamation) et la France entière suivait avec angoisse l'évolution de sa santé.

Lésion de la dure-mère

Cette panique nationale était-elle disproportionnée ? Les rapports américains versés à la procédure d'expertise sont loin de conclure en ce sens. Ils attestent, certes, que le coma artificiel dans lequel fut placé Johnny était lié à un " syndrome de sevrage alcoolique " qui menaçait d'entraîner une insuffisance respiratoire - comme l'a révélé L'Express . Mais ils attestent aussi la gravité de son état et sa relation directe avec l'acte pratiqué par le docteur Delajoux. Or, tel est l'enjeu de l'expertise : attendue pour le 15 juillet, celle-ci doit définir les responsabilités dans le processus qui a contraint le chanteur à annuler les 24 derniers concerts de sa tournée - préjudice estimé : autour de 10 millions d'euros...

C'est le 3 décembre que le chanteur appelle pour la première fois un médecin à Los Angeles. Une semaine après l'intervention subie à Paris, il ressent des douleurs intenses et sa cicatrice dans le dos est anormalement enflée