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mercredi, 14 avril 2010

Bruxelles, ville coupe-gorge? Pas plus aujourd’hui qu’hier

Bruxelles est-elle une ville coupe-gorge ? Y court-on, davantage qu’il y a 5 ou 10 ans, le risque de se faire dépouiller en pleine rue, de se faire car-jacker ou cambrioler ?

Les statistiques de criminalité traitées par la police fédérale permettent d’ébaucher prudemment quelques réponses. Les données de base de ce "baromètre de la criminalité" sont les procès-verbaux (PV) initiaux établis par les différents services de police, qu’il s’agisse d’un délit accompli ou d’une tentative. Autrement dit : ces chiffres sont davantage le reflet de l’activité policière que de la criminalité réelle en tant que telle. Ainsi, des tendances apparentes (davantage de déclarations de vols dans les voitures ou d’actes de pédophilie) sont parfois le résultat d’actions policières de prévention ou de répression, qui entraînent un plus grand nombre de signalements des faits constituant une infraction, ce qui ne signifie pas forcément une augmentation des faits eux-mêmes.

Autre précision : des faits qui se sont bel et bien produits ne sont pas toujours rapportés à la police, parce que les justiciables eux-mêmes ne les jugent pas graves, parce qu’ils ont peur de les dénoncer, parce qu’ils se disent que ça ne sert à rien, qu’il n’y aura de toute façon pas d’enquête Ce "dark number" ("chiffre noir") ne figure forcément pas dans les statistiques.

 

Ces réserves faites, que constate-t-on, pour la région de Bruxelles-capitale ? S’agissant des infractions contre l’intégrité physique des personnes, l’augmentation est légère et (à peu près) constante entre 2000 et 2008 (voir infographie ci-dessus). Un PV a été établi pour 11 990 faits en 2008 (derniers chiffres disponibles), contre 9 171 faits en 2000.

Première observation : si on rapporte le total d’infractions contre l’intégrité physique au nombre total de faits dénoncés à la police (179 339 en 2008), cela veut dire que cette catégorie de délits - les plus frappants, les plus inquiétants - représente 6,5 % de l’ensemble des délits (qui vont de l’ivresse sur la voie publique au homicides, en passant par les vols de vélos).

On peut affiner l’analyse en précisant que cette catégorie représente, dans 85 % des cas, des "coups et blessures". A cette aune, la sous-catégorie des "meurtres et assassinats" représente environ 1 % de ces atteintes à l’intégrité physique. En 2008, 144 meurtres et assassinats (tentés ou réussis) été commis à Bruxelles. On peut ici considérer que le nombre de faits déclarés correspond quasi parfaitement à la réalité : il est difficile de ne pas signaler ou constater un homicide

Difficile pourtant de conclure qu’il y a une tendance nette à la hausse et, partant, une croissance exponentielle de la criminalité violente contre les personnes. Ainsi, il n’y avait "que" 115 meurtres et assassinats déclarés en 2000 contre 144 en 2008, mais il y en avait eu 156 en 2006 et 169 en 2005. On le voit, les statistiques empruntent ici plutôt un parcours en dents de scie. Il faut en outre préciser que, dans de nombreux cas, liés à des drames familiaux, agresseur et victime(s) se connaissent.

Le baromètre de la criminalité à Bruxelles établit aussi le lieu où les faits ont été commis (infographies ci-contre).

S’agissant des infractions contre l’intégrité physique, c’est sur la voie publique (4 672 faits déclarés, soit 39 % du total) qu’on court le plus de risques. Dans un tiers des cas (33 %), ces faits ont lieu dans l’habitation privée. Les hôtels, restaurants et cafés suivent, avec 6 % des faits commis.

Pour les vols (avec ou sans circonstances aggravantes) et les extorsions, c’est aussi, sans surprise, sur la voie publique (37 % des cas) que les faits sont le plus commis, avant la voiture (14 %, qui englobent les carjackings, etc.) et les magasins (6,5 %).

S’agissant de la criminalité contre les biens, en particulier les cambriolages (infographie ci-dessus), le nombre de faits déclarés commis à Bruxelles dans des entreprises ou des commerces serait plutôt en diminution (3 750 en 2008, contre 4 174 en 2000). Mais ces chiffres ne vont pas au-delà de 2008 et ne disent rien quant aux faits commis en particulier dans des bijouteries.

Selon la police fédérale, ceux-ci seraient en recrudescence, pour l’ensemble de la Belgique : 30 en 2007, 22 en 2008, 33 en 2009 et déjà 20 depuis le début 2010, dont la moitié auraient été perpétrés dans la capitale.

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