Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

lundi, 22 février 2010

L’école africaine à l’heure du tableau numérique

Le REPTA équipe et forme les professeurs à l’usage des nouvelles technologies

L’association REPTA ("Réseau éducation pour tous en Afrique") met en place et anime un réseau d’enseignants et d’éducateurs utilisant des Tableaux Numériques Interactifs, pour des jeunes qui ne sont plus pris en charge par les systèmes éducatifs formels en Afrique. Gabriel Cohn-Bendit, son fondateur, défend les méthodes alternatives pour dynamiser la formation et stimuler les étudiants.

Les nouvelles technologies au service de l’éducation des plus démunis. Accéder directement au numérique sans passer par les phases intermédiaires, c’est le défi que lance Gabriel Cohn-Bendit à 26 écoles situées dans 5 pays d’Afrique de l’Ouest : le Bénin, le Burkina-Faso, le Mali, le Niger et le Sénégal. Ayant noué une alliance avec Smart Technologies, leader des TNI (« tableaux numériques interactifs »), le fondateur du REPTA entend apporter un maximum de Smartboards dans les salles de classe de la brousse et des villes africaines. « Il m’est insupportable de penser que cet outil que je trouve fantastique ne soit pas disponible en Afrique », lance Gabriel Cohn-Bendit, fondateur du REPTA en 2003. Le Smartboard est un tableau tactile généralement équipé d’un stylet quatre-couleurs et d’un vidéo-projecteur voire même d’un appareil photo numérique. « L’affichage se fait d’abord sur son ordinateur puis en plus grand sur son tableau », explique Julien Mandelsohn, employé à l’avant-vente de Smart Technologies. « L’interface avec le PC permet de naviguer sur diverses applications et, grâce à un logiciel baptisé ‘notebook’, de faire des éditions dans ses leçons. Les modèles que nous avons envoyés en Afrique sont de petites tailles, environ 40 pouces, soit environ 1 mètre ».

Toujours en « phase expérimentale », les TNI ont été introduits dans 2 sites au Bénin, 10 au Burkina Faso, 4 au Mali, 6 au Niger et 5 au Sénégal. « Suite à nos expériences avec les premières formations, nous sommes en mesure de dresser un premier bilan » affirme Gabriel Cohn-Bendit après être allé évaluer la situation sur le terrain. « C’est plus difficile qu’on ne le croyait. Les gens ne savent pas tous manier l’ordinateur comme en France. Le problème des connexions Internet pas toujours assurées n’est en revanche pas très important. On peut vraiment mettre beaucoup de choses sur un disque dur ».

Former les formateurs

Selon M. Cohn-Bendit, certains précepteurs africains rechignent un peu à opérer la transition du tableau noir classique vers le tableau blanc interactif. « Pourquoi changer quelque chose qui marche bien ? » interrogent-ils. Le problème est ailleurs font-ils valoir : « Si les jeunes ne regardaient pas autant la télé, et si les familles s’occupaient plus de leurs enfants… »

Evidemment, un changement ne se fait pas sans petits accrocs. L’association REPTA tente de vanter les nombreux attraits de ces tableaux qui permettent, en interface avec l’ordinateur personnel, de faire des choses étonnantes et surtout plus stimulantes pour des élèves parfois peu captivés. L’équipement en matériel est accompagné d’une formation initiale à l’usage des Tableaux Numériques Interactifs de cinq jours. Une période de formation jugée trop courte par l’ancien professeur et qui sera certainement révisée à la hausse. « Au Niger, les formatteurs restent trois semaines sur place. Nous allons essayer de faire la même chose ailleurs ».

En 2010, 4 autres sites à Madagascar et 4 au Maroc seront équipés de ces fameux smartboards. « Avec ce programme, nous nous adressons en premier lieu aux enfants et jeunes exclus des systèmes formels d’éducation (enfants des rues, enfants et jeunes des zones rurales n’ayant pas accès à l’école, jeunes enfants, jeunes non alphabétisés). Nous sommes convaincus que l’accès aux TICE (Technologies de l’Information et de la Communication pour l’Enseignement, ndlr) est un élément clé pour favoriser l’éducation de ces populations défavorisées et le développement de leur communauté. A ce titre, nous sommes ravis d’avoir trouvé en SMART Technologies un partenaire de confiance pour nous accompagner dans ce projet de manière durable et œuvrer à nos côtés pour l’éducation pour tous en Afrique », explique Gabriel Cohn-Bendit.

« Internet va arriver très vite en Afrique », s’enthousiasme ce militant français de l’éducation alternative. Une plateforme de ressources permet même aux professeurs d’échanger sur leurs méthodes de travail avec leurs homologues de par le monde. L’Afrique pourrait-elle bénéficier en même temps que les autres du tournant numérique que prend l’éducation ? Sans doute un rêve, mais si la transition vers une offre éducative innovante se réalise, même en léger différé, il y aura de quoi se réjouir.

Les commentaires sont fermés.