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lundi, 12 octobre 2009

L’horizon s’obscurcit pour Nicolas Sarkozy

Chômage toujours en hausse, explosion des déficits, frictions avec la majorité sur une réforme des collectivités locales ou la taxe carbone, polémique sur les écrits de Frédéric Mitterrand : depuis la rentrée, les obstacles s’accumulent en France sur la route de Nicolas Sarkozy. Touchant un ministre de la Culture dont l’arrivée au gouvernement avait parachevé la politique d’ouverture, la controverse sur M. Mitterrand a contraint le Président à organiser en personne la défense de son protégé.pict_197750.jpg

Le neveu de l’ancien chef de l’Etat socialiste a dû se défendre à la télévision de toute apologie du tourisme sexuel ou de la pédophilie dans un livre où il décrivait ses expériences sexuelles avec des "garçons" prostitués en Thaïlande. La prestation de Frédéric Mitterrand a semblé avoir éteint l’incendie mais une nouvelle polémique a éclaté samedi, après la publication dans la presse d’un témoignage de moralité qu’il a apporté en mars dernier à deux mineurs, condamnés en première instance pour viol collectif à La Réunion. L’avocat des deux mineurs a annoncé samedi qu’il allait déposer "plainte contre X pour soustraction de document judiciaire" après la publication du fac-similé de la lettre.

Cette campagne est lancée "à partir de témoignages de moralité en faveur des parents d’une famille dans la détresse et d’une offre d’aide à la réinsertion présentée au tribunal de La Réunion pour deux membres de cette famille", a déclaré le ministre. Cette lettre est un geste de "compassion" et de "solidarité" à l’égard d’une famille "modeste" et "en très grande détresse" parce que "deux fils ont fait une énorme connerie", a ajouté M. Mitterrand. Il a souligné qu’il avait "dû voir trois fois dans (sa) vie" l’un des garçons mis en cause, fils d’une ancienne maquilleuse, et dont il est le parrain. Dénonçant "avec la plus extrême vigueur" les faits qu’ils ont commis, il a rappelé n’avoir "jamais manifesté [ ] ni excuse ni compréhension" à l’égard de ces jeunes. Dans une mise au point publiée ce week-end, le ministre exprime également "son dégoût et son indignation face à ces tentatives répétées et systématiques qui confinent à l’acharnement et à la chasse à l’homme". Pour le porte-parole adjoint de l’UMP, Dominique Paillé, "il est temps que cela cesse". Le soutien des ministres à leur collègue a du reste parfois semblé retenu. Quant à celui des élus du parti majoritaire de droite UMP, il a paru plus qu’embarrassé. "Ça nous pose clairement un problème politique", concède un proche du Président.

L’affaire Mitterrand, lancée par le soutien controversé du ministre de la Culture au cinéaste Roman Polanski - lui-même interpellé en Suisse dans le cadre d’une procédure américaine de 1977 pour relations sexuelles avec mineure - est venue s’ajouter aux tensions qui perturbent depuis plusieurs semaines les relations entre Nicolas Sarkozy et sa majorité parlementaire. Il y eut d’abord la taxe carbone, destinée à lutter contre le réchauffement climatique mais assimilée à droite à un "nouvel impôt". Puis la réforme des collectivités locales et la suppression partielle de la taxe professionnelle perçue par les communes, qui suscitent la colère des élus locaux. Enfin l’explosion des déficits budgétaires.

Les proches de Nicolas Sarkozy refusent cependant de s’alarmer. Mais la députée UMP Marie-Anne Montchamp met en garde : "il faut faire attention aux microfissures; c’est comme pour la porcelaine, on ne les voit pas à l’œil nu mais le jour où on met de l’eau trop chaude ou trop froide, ça casse". D’autant que l’avenir immédiat s’annonce délicat. La crise ne sera passée que "lorsque le chômage aura cessé d’augmenter", donc pas avant des mois, a reconnu le Président. Pour assombrir le tableau, Nicolas Sarkozy est aussi contrarié par la remontée de la délinquance, qui met à mal un des piliers de son credo politique, et les résultats modérés obtenus pour la "moralisation du capitalisme" dont il s’était fait le plus ardent défenseur. Traduction instantanée des soucis de l’heure, le Président et son Premier ministre ont tous les deux chuté de 6 points, à 41 % d’opinions positives, dans un dernier sondage CSA publié vendredi par le quotidien "Le Parisien". (AFP)

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