samedi, 03 octobre 2009
'La diversité, avantage concurrentiel de l'entreprise'
Lui est polytechnicien et énarque, patron de GDF Suez, président de la Fondation Agir contre l'exclusion (FACE). Elle, a fait 'l'ENA de la rue' et est devenue secrétaire d'Etat chargée de la politique de la ville à la faveur de l'ouverture prônée par Nicolas Sarkozy. Les parcours de Gérard Mestrallet, 60 ans, et Fadela Amara, 45 ans, sont aux antipodes. Mais ils se retrouvent sur le constat d'une société française en profonde transformation sur la question de la diversité, sociale et ethnique. Où l'on s'aperçoit que les grandes entreprises sont probablement en avance sur la société, la fonction publique et les partis politiques.
Les grandes entreprises ont fait beaucoup d'annonces sur la diversité. Politique de communication ou vrai tournant ?
Fadela Amara : Je n'ai pas envie de culpabiliser les entreprises en les mettant au pilori à cause des pratiques discriminatoires. Cela existe évidemment. Mais je constate une évolution importante. Sans attendre de directive politique, les chefs d'entreprise ont compris que la diversité est un atout.
Ce n'est pas de la compassion. Je ne crois pas à la philanthropie des entreprises. Il s'agit d'une démarche de compétitivité et c'est ce que je trouve très positif. Car les habitants des quartiers ne veulent pas être perçus de façon misérabiliste et bénéficier de politique d'assistanat. Ils veulent être traités comme les autres. Ni plus ni moins.
Gérard Mestrallet : Il s'agit d'un mouvement structurel. Aujourd'hui, il est évident pour toutes les grandes entreprises que la diversité est un avantage concurrentiel. Ne pas prendre en compte ce vivier de recrutement, se priver d'éventuels talents serait une erreur et une faute. C'est l'intérêt bien compris des entreprises que d'avancer sur ce sujet.
Pour certains secteurs comme le nôtre, où la problématique du recrutement est centrale, c'est encore plus évident : GDF Suez doit embaucher 100 000 personnes d'ici à 2013. Nos métiers dans l'énergie et l'environnement nous amènent à intervenir au coeur des villes, des villages et des quartiers. Nous devons ressembler aux territoires pour lesquels nous travaillons. Donc, on expérimente, on tâtonne. GDF Suez a créé des bourses pour des étudiants issus de zones d'éducation prioritaire (ZEP). Nous travaillons avec des associations locales qui nous proposent des candidats, suivis par des coachs en interne. Nous soutenons les écoles de la seconde chance. Nous avons mis en place des classes passerelles pour les jeunes en échec
18:13 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | del.icio.us | Facebook | | |
Les commentaires sont fermés.