jeudi, 06 août 2009
Tous coupables!
La situation que traverse notre pays est préoccupante ; à cela s’ajoute la crise économique mondiale. Mais, la spécificité du Sénégal, c’est qu’il a toujours été et est, à proprement parlé, mal gouverné depuis l’indépendance. En réalité, depuis l’avènement de l’alternance, la culture de la médiocrité est jointe au mal gouvernement – pour ne pas parler de mal-gouvernance avec tout ce que cela suppose comme complexité sémantique. Le seul coupable que l’on peut désigner, au premier abord, face à cette situation catastrophique est le président de la République, Me Abdoulaye WADE, celui sur qui les sénégalais avaient placé un immense espoir après son élection à la magistrature suprême le 19 Mars 2000. Force est de reconnaître aujourd’hui que nous avons substitué le pire au mal. Le régime de Diouf, pour ne pas dire socialiste, était certes mauvais, mais celui de Wade, ou libéral, a battu tous les records de médiocrités en terme de gestion des affaires de l’Etat – il fait preuve d’un amateurisme sans précédent dans l’histoire de notre pays. C’est pour cette raison, à bon droit, que nous tenons à valider notre idée suivant laquelle M. le Président, vous êtes le principal coupable de la catastrophe sénégalaise. Oui vous êtes coupable d’un crime aussi crapuleux que l’apartheid, car vous avez ôté à toute une jeunesse le droit d’espérer un futur meilleur avec l’obligation de se jeter dans les bras d’un avenir sombre et dénué de promesses. La dégradation des mœurs reste votre principal objectif. On se rappelle l’extrême humiliation que vous avez fait subir à certains Imams en les alignant comme des moutons devant votre palais pour leur donner individuellement 50000 FCFA. Vous voulez transformer les sénégalais en mendiants et cela s’explique par la descente de votre chef de cabinet dans la banlieue pour y distribuer une trentaine de millions en se réjouissant, en retour, d’y voir les chefs de quartiers se battre pour des miettes. En plus de la dégradation des mœurs, vous vous adonnez à un bradage de nos terres comme si vous y trouviez un certain plaisir. Nous croyions que c’est votre seul passe-temps mais, à notre grande surprise, nous venons de découvrir que tous les immeubles appartenant au patrimoine bâti de l’Etat sont distribués à vos valets. La liste de vos forfaits est tellement longue et scandaleuse que nous ne pourrions pas énumérer ici ses composantes. Mais, force est de reconnaître que vous êtes certes le principal coupable, mais vous n’êtes pas le seul.
Que dire de tous ces sénégalais de l’extérieur qui ont tout simplement malhonnêtement démissionné de la manière dont le pays qui leur a tout donné est gouverné. Grande fut ma stupéfaction de savoir, par le canal de Mouhamadou MBODJ, lors de son passage à l’émission Diaspora du 04 juillet 2009, que seulement environ 150 000 sénégalais de l’extérieur s’étaient inscrits sur les listes électorales. Comment peut-on, avec un tel comportement démissionnaire et défaitiste, aspirer à un Sénégal meilleur. Si nous ne pouvons pas sacrifier un peu de notre temps pour nous inscrire sur les listes électorales afin de pouvoir accomplir notre devoir civique primordial, c’est, à mon avis, parce que nous sommes tout aussi coupables que WADE et sa bande. Nous sommes coupables d’avoir laissé nos frères et sœurs restés au pays entre les mains de ces brigands. Sinon comment pourrions-nous comprendre qu’il nous soit difficile, voire impossible, de tout faire pour nous inscrire sur les listes électorales. Nous avons certes notre travail à garder jalousement, surtout en ces temps de vaches maigres, mais perdre 24h et quelques dollars ou euros, peut avoir un impact inimaginable pour la bonne marche de notre pays – one voice can make a change (une seule voix peut réaliser un changement). Le Sénégal a besoin de nos envois d’argent, mais aussi et surtout de notre implication dans son processus de démocratisation. Si nous avons choisi le silence comme refuge par rapport aux nombreux problèmes du Sénégal, alors ayons le courage de laisser à WADE la possibilité de mener à bien sa mission : transformer la République du Sénégal en Monarchie.
Cette monarchisation rampante suit son cours normalement sans qu'il n’y ait de réelle résistance. L'opposition réunie au sein de Benno Siggil Senegal commence à faire signe de vie avec les manifestations de Mbane, la marche des travailleurs de Jean-Lefebvre pour ne citer que cela. Alors, pourquoi ont-ils attendu aussi longtemps pour montrer que leur opposition dite républicaine faisait partie des causes essentielles de tous nos malheurs d'aujourd'hui. Ils ont tout simplement failli faillir à leur mission. Seulement, surgissent souvent des failles dans les comportements de nos leaders politiques de l'opposition : ils n'hésitent même pas à rétorquer à un simple citoyen lambda: " Et toi qu'as tu fais pour ton pays ?". Quelle honte! Ils persistent dans leurs interminables réunions chez Amath DANSOKHO sans avoir le courage d'aborder les questions fondamentales comme celle de la candidature unique de l'opposition. N'est-il pas temps que nous commencions à réfléchir sur cette fameuse idée de candidature unique? Nous disons tous que 2012 est encore loin, mais ne dit-on pas que l’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt. Les échéances électorales doivent se tenir certes en 2012, mais c'est maintenant que l’on doit commencer à s’y préparer. Il nous faut avoir un programme, mais surtout ayons le courage de décliner notre candidat. Devrions-nous faire confiance aux politiques, ou devrions-nous chercher quelqu'un de la société civile pour une période de transition en attendant que les politiques retrouvent la confiance des sénégalais? Voilà autant de questions qui doivent nous interpeler et auxquelles il nous faut impérativement trouver des réponses convenables et adaptées à nos réalités sociales et sociopolitiques.
Sénégalaisement vôtre!
Amath DIOUF
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