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jeudi, 02 juillet 2009

Cheb Mami comparaît à Bobigny pour violences sur son ex-compagne

Véritable icône en Algérie, où il a lancé le raï dans les années 1980 avant de l'exporter en France et dans le monde, le chanteur de 42 ans, dont le vrai nom est Mohamed Khelifati, encourt jusqu'à dix ans de prison et 150.000 euros d'amende.

Il sera jugé pour "complicité d'enlèvement et de séquestration, violences volontaires en réunion et avec préméditation sur personne vulnérable, menaces sur une victime et complicité d'administration de substance nuisible".

Connu dans le monde entier depuis son duo avec Sting en 2000 et le tube "Desert rose", le chanteur joue sa carrière dans cette affaire où il a déjà été emprisonné trois mois entre le 28 octobre 2006 et le 2 février 2007.

Son agent Michel Le Corre alias "Levy", 56 ans, et deux de ses proches, Hicham Lazaar, 27 ans, et Abdelkader Lallali, 42 ans, comparaîtront aussi devant le tribunal. Ce dernier, jamais apparu devant la justice française et sous mandat d'arrêt depuis août 2008, ne sera sans doute pas présent car il se trouve en Algérie.

Devant la police et le juge d'instruction français, le chanteur n'a pas contesté avoir encouragé son amie à avorter, mais nie tout rôle dans les violences qui lui ont été infligées.

Sous contrôle judiciaire en France après sa libération en février 2007, il a fui en Algérie trois mois plus tard et un mandat d'arrêt international a été délivré contre lui. C'est pourquoi il est retourné en prison lundi quand il est revenu pour être présent à son procès.

PETITE FILLE DE TROIS ANS

Dans une interview au Quotidien d'Oran à l'été 2007, il avait invoqué, pour expliquer ses déboires, les origines juives, réelles ou imaginaires, de son ex-compagne et de Michel Le Corre.

Il est accusé d'avoir fait organiser l'enlèvement à Alger et la séquestration les 28 et 29 août 2005 de sa compagne, une photographe française qui lui avait annoncé sa grossesse quelques jours auparavant. Il aurait voulu selon l'accusation l'amener par des brutalités à avorter.

L'existence des violences évoquées par la victime a été confirmée par une expertise médicale.

Selon l'accusation, Michel Le Corre a pris prétexte d'un voyage professionnel de la jeune femme à Alger pour mettre sur pied cet avortement forcé.

Hicham Lazaar est accusé de lui avoir ensuite fait prendre à son insu un tranquillisant dans un verre de jus d'orange, ce qui a permis de la conduire à demi-inconsciente dans la villa de Cheb Mami.

Abdelkader Lallali est désigné comme l'auteur des violences sur la jeune femme. Il a été aidé, selon la victime, par deux femmes non identifiées, en présence de Cheb Mami.

Le chanteur est accusé d'avoir ensuite menacé téléphoniquement son ex-compagne afin de la dissuader de porter plainte, parlant notamment d'enlever sa fille. Certains de ses propos évoquant les violences ont été tenus alors que la police écoutait et a dressé un procès-verbal.

Rentrée en France, la victime a accouché d'une petite fille en mars 2006. Après une transaction financière - Cheb Mami lui promettait 30.000 euros -, elle a finalement porté plainte en novembre 2005. Une expertise génétique a démontré que Cheb Mami était bien le père de l'enfant.

Edité par Sophie Louet

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