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vendredi, 24 avril 2009

M. Obama a exprimé la colère des Américains directement auprès de patrons ou de hauts dirigeants d'American Express, Visa, MasterCard, Bank of America, au total de 13 banques et institutions émettrices de cartes de crédit.

Washington -- Le président Barack Obama s'est fait hier le porte-parole des nombreux Américains pris à la gorge par les sociétés de cartes de crédit en soutenant une réforme mettant fin aux abus et protégeant mieux les consommateurs dans un pays où le crédit est roi.
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M. Obama a exprimé la colère des Américains directement auprès de patrons ou de hauts dirigeants d'American Express, Visa, MasterCard, Bank of America, au total de 13 banques et institutions émettrices de cartes de crédit.

Le président a plaidé pour ces gens qui «commencent avec des taux d'intérêt bas et qui, d'un seul coup, se retrouvent avec des taux qui ont doublé, des frais dont ils ignoraient tout et qu'on rajoute soudain sur leurs factures, un manque complet de clarté et de transparence dans les termes» de leurs contrats.

«Il faut des protections fortes et fiables, qui interdisent pour les consommateurs les hausses de taux injustes, les frais et les pénalités abusifs, je pense que le temps des hausses des taux à n'importe quel moment, pour n'importe quelle raison, doit prendre fin», a-t-il dit à l'issue de ces entretiens à la Maison-Blanche avec les représentants d'une industrie hostile à une telle réforme.

«Notre administration va pousser à la réforme», a-t-il dit, se mêlant ainsi à un effort inédit pour réécrire les règles de conduite des sociétés de crédit.

Une commission de la Chambre des représentants a adopté mercredi un texte de loi contre les hausses arbitraires des taux d'intérêt et les pénalités excessives. Le texte pourrait aller devant la Chambre au complet la semaine prochaine. Un autre devrait être débattu au Sénat. Son sort est plus incertain, et il faudra aux deux chambres s'entendre sur une législation commune.

Hier, deux influents sénateurs démocrates, Christopher Dodd et Charles Schumer, ont appelé la banque centrale à imposer un gel immédiat des taux d'intérêt des cartes de crédit.

Grands principes

M. Obama qui, depuis son investiture en janvier, a beaucoup vitupéré au nom des Américains contre l'appât du gain de Wall Street, n'a pas expressément soutenu le texte de la Chambre. Il a indiqué que son gouvernement allait travailler à la réforme avec le Congrès.

Mais il a exposé à ses hôtes les grands principes de nouvelles règles de conduite. Outre la protection des consommateurs, tous les formulaires devront être rédigés de façon compréhensible et lisible: «Finies les clauses de bas de page; finis les termes et les conditions confuses».

Les consommateurs doivent pouvoir faire jouer la concurrence, et les sociétés qui violent la loi doivent sentir «peser tout le poids» de la loi, a-t-il dit.

Avec la crise et la suppression de plus de cinq millions d'emplois depuis le début de la récession en décembre 2007, un nombre record d'Américains sont en retard sur le paiement de leurs factures de carte de crédit, voire incapables de les payer. Pour se protéger, les organismes augmentent les taux d'intérêt jusqu'à près de 30 % et coupent les lignes de crédit. Les organisations de consommateurs s'indignent aussi d'une réécriture permanente des règles.

Mais les sociétés de cartes de crédit font de la résistance. Elles disent que si elles augmentent leurs taux, c'est en raison du risque accru en période de crise. Elles font valoir que si elles ne peuvent pas faire payer les consommateurs à risque, elles devront faire payer tout le monde.

Et au moment où M. Obama tente de relancer la consommation, elles mettent en garde contre toute initiative qui limiterait l'activité de crédit.

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