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mardi, 31 mars 2009

Canada : Les immigrants se tournent vers la banlieue

Le chômage des immigrants, la crise économique qui n’épargne pas le Canada, la cherté de la vie sont autant de difficultés que rencontrent ceux qui viennent répondre aux sirènes de l’immigration. Faute de pouvoir habiter les grandes villes, les nouveaux arrivants se tournent vers les banlieues et les petites villes pour survivre.

Montréal - Les immigrants habitent de plus en plus dans les banlieues de Montréal. La part des nouveaux arrivants, installés dans la ville centre de la région métropolitaine, est passée de 79 % à 67 % entre 2002 et 2006. Tel est le constat d’une étude rendue publique ce mois de mars par la Fédération canadienne des municipalités. Le rapport intitulé : ‘L’immigration et la diversité dans les villes et les collectivités canadiennes’ révèlent aussi un même phénomène d’étalement démographique dans des villes comme Toronto et Vancouver. Il s'agit du cinquième rapport thématique sur la qualité de vie dans les villes canadiennes, publié par la fédération. L'étude disponible sur le site fcm.ca porte sur les 24 plus grandes agglomérations du pays, dont celles de Montréal, de Laval, de Québec et de Gatineau au Québec.
Le document indique que pour l’Afrique, la partie Nord est la plus grande zone de provenance des immigrés sur une période de 2001 à 2006 pour un taux de 4,9 %. Elle est suivie par l’Afrique de l’est avec 2,9 %, l’Afrique de l’ouest 1,9 % et l’Afrique centrale 1,1 %. Appréciant cette tendance des immigrants à se déployer hors des grandes villes, le président de la Fédération canadienne des municipalités (Fcm), Jean Perrault, a indiqué que ‘les immigrants les plus instruits et qualifiés s'installent en nombre croissant dans les banlieues et les municipalités de plus petite taille. Les grandes villes perdent les immigrants qualifiés dont a besoin leur économie locale tout en devant supporter une part disproportionnée des coûts des services assurés aux nouveaux arrivants’. ‘Dans les centres de plus petite taille, la migration accroît la demande de logement abordable, de transport collectif et d'autres services municipaux’, ajoute-t-il.

Or, selon lui, les banlieues n'ont pas toujours les ressources financières nécessaires pour y faire face. A titre d’exemple, les grandes villes reçoivent 85 % de toute l'immigration et 90 % de tous les réfugiés au Canada. La région métropolitaine de Montréal de 3,5 millions d'habitants a reçu près de 40 mille immigrants en 2006, ce qui la place au deuxième rang derrière Toronto. Québec intègre environ deux mille étrangers par année. 
La Fcm qualifiée de ‘La voie nationale des gouvernements municipaux canadiens’, fondée en 1901, demande aujourd’hui plus de fonds au gouvernement pour mieux prendre en charge les immigrés du fait, selon le président Jean Perrault, que ‘les municipalités ne sont pas responsables de l'arrivée des immigrants et pourtant elles doivent en assumer une bonne partie des coûts’.C’est pourquoi, le président de la Fcm a demandé que les villes soient consultées ‘comme des partenaires’ pour la définition des politiques et des programmes en matière d'immigration.

Abdou Karim DIARRA Correspondant permanent

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