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vendredi, 12 décembre 2008

Donald Rumsfeld jugé responsable des sévices commis à Abou Ghraïb par des sénateurs américains

Un rapport de la commission des forces armées du Sénat américain, dont les conclusions ont été publiées jeudi 11 décembre, estime que la responsabilité des sévices infligés à des détenus au sein de la prison d'Abou Ghraib, en Irak, et de Guantanamo, à Cuba, incombe pour l'essentiel à l'ancien secrétaire à la défense, Donald Rumsfeld, et à d'autres hauts fonctionnaires de l'administration Bush.

Ce rapport, dont une grande partie reste classée secret-défense, est le résultat d'une enquête de près de deux ans. Il établit un lien direct entre la politique mise en œuvre par George Bush dans sa "guerre contre le terrorisme" après les attaques du 11 septembre 2001 sur le sol américain (détentions facilitées, évolution des méthodes d'interrogatoire, notes internes sur l'usage légal de la torture ) avec les abus constatés dans les prisons étatsuniennes révélées notamment par des photographies montrant des détenus dans des positions dégradantes sous le regard moqueur de militaires américains. Les sénateurs dédouanent par ailleurs les soldats auteurs des exactions. "Le message des hauts responsables était clair ; il était acceptable d'utiliser des techniques abusives et dégradantes contre les détenus" a expliqué le démocrate Carl Levin, président de la commission, qui a diffusé jeudi une version résumée du rapport aux côtés de son collègue républicain John McCain, ex-candidat à la présidentielle de novembre.

RUMSFELD A AUTORISÉ LES MÉTHODES AGRESSIVES


Ainsi Donald Rumsfeld est tenu pour responsable dans la mesure où il a autorisé, le 2 décembre 2002, les geôliers du centre pénitentiaire de Guantanamo, sur l'île de Cuba, à recourir à des méthodes d'interrogatoire musclées. "L'accord de Rumsfeld pour le recours à des techniques d'interrogatoire agressives à la base de Guantanamo a été une cause directe pour que des détenus subissent de mauvais traitements là-bas" et "a influencé et contribué à l'emploi de techniques menant à de mauvais traitements (...) en Afghanistan et en Irak", peut-on lire dans le rapport. Cette autorisation a été retirée six semaines plus tard, mais a continué à faire son chemin au sein de l'armée américaine.

La commission sénatoriale conclut que ces techniques d'interrogatoire agressives (mises à nue, maintien dans des positions douloureuses, privations de sommeil, et jusqu'en 2003 simulacres de noyades) utilisées par la CIA et les militaires américains ont été directement adaptées des techniques d'entraînement utilisées pour préparer les membres des forces spéciales à résister aux interrogatoires d'ennemis qui tortureraient et commettraient des abus sur les prisonniers. Elle indique par ailleurs que de hauts responsables de l'administration, dont Condoleezza Rice, ex-conseillère à la sécurité nationale, devenue ensuite secrétaire d'Etat, ont participé à des réunions sur les techniques d'interrogatoires endurcis dès le printemps 2002. "Cette politique allait dans le mauvais sens et ne devra jamais être remise à l'œuvre" a conclu, sans appel, John McCain.

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