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mardi, 09 décembre 2008

Grèce: 3e nuit de violences, la tension persiste à 'Athènes

La tension persistait mardi à Athènes, où contestataires et forces de l'ordre se faisaient face dans le quartier étudiant après une nuit de violences urbaines, la troisième depuis la mort samedi soir dans la capitale grecque d'un adolescent tué par un policier. Lire la suite l'article
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Retranchés dans l'Ecole polytechnique, près du musée archéologique national, une centaine de jeunes continuaient de harceler les forces de l'ordre, qui ripostaient par des tirs de lacrymogènes, selon une source policière.
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Le calme était par contre revenu dans le reste du centre d'Athènes, théâtre depuis lundi soir et jusque vers 02H30 locales (00H30 GMT) d'affrontements, d'actes de vandalisme et de pillages de dizaines de magasins, banques et équipements publics, dans une atmosphère rendue irrespirable par les gaz lacrymogènes.

La tension était aussi retombée à Salonique et dans les autres villes gagnées lundi soir par la vague de violences et de destructions: Patras, dans le Péloponnèse, Larissa, dans le centre, la Canée, en Crète et Ioannina (nord-ouest).

Les incidents avaient démarré en soirée, en marge de manifestations de protestation contre la bavure policière qui avaient réuni plusieurs milliers de personnes à Athènes et Salonique, à l'appel de la gauche parlementaire.

Le policier qui a tiré sur Alexis Grigoropoulos, 15 ans, après une altercation entre forces de l'ordre et groupes de jeunes dans le quartier athénien d'Exarchia, a été arrêté et inculpé d'"homicide volontaire", tandis que le collègue qui l'accompagnait était appréhendé pour "complicité".

Dans tout le pays, les collèges et lycées resteront fermés mardi en signe de deuil, sur décision du ministère de l'Education, et de nouvelles manifestations sont attendues. A Athènes, les élèves doivent participer à un grand défilé dans le centre-ville à la mi-journée, suivis des enseignants.

Jusque dans le quartier chic de Kolonaki, les carcasses carbonisées de voitures, les alignements de vitrines brisées et les tas de poubelles fumants attestaient mardi matin de la rage des contestataires, que des forces anti-émeutes dispersées et sur la défensive ont échoué à contenir pendant des heures.

A l'issue d'un conseil ministériel de crise peu avant minuit, le ministre de l'Intérieur, Prokopis Pavlopoulos, a défendu le travail des forces de l'ordre, dont les médias dénonçaient l'inefficacité. "La police est présente et fait tout le nécessaire pour protéger la vie humaine et la propriété", a affirmé le ministre.

Le Premier ministre conservateur, Costas Caramanlis, doit dans la matinée informer de la situation le chef de l'Etat et les dirigeants de l'opposition parlementaire de gauche et d'extrême-droite. Pour couper court aux rumeurs, le porte-parole du gouvernement a tenu à démentir lundi soir que ces rencontres visaient à la proclamation de la loi martiale.

Dans un message télévisé à la Nation lundi, M. Caramanlis s'était engagé à ce que l'Etat mette fin aux violences urbaines, condamnant des "événements inacceptables et dangereux" qui "ne peuvent pas être et ne seront pas tolérés".

L'explosion de colère de la jeunesse vient affaiblir son gouvernement, déjà déstabilisé par une série de scandales et les retombées de la crise économique, et désormais devancé dans les sondages, pour la première fois depuis cinq ans, par le grand parti d'opposition socialiste Pasok.

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