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jeudi, 11 septembre 2008

Victoire de la France dans la souffrance; ceux qui veulent la tete de Domenech attendront

Malgré une fin de match difficile, la France est venue à bout de la Serbie (2-1) au Stade de France et se relance dans le groupe 7 des qualifications pour la Coupe du monde 2010. Les Bleus font momentanément taire les critiques nées du revers concédé en Autriche (3-1).
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Buts: Henry (55e), Anelka (63e) pour la France - Ivanovic (77e) pour la Serbie

Ça s'annonçait tendu, ça l'a été. Après la cinglante défaite concédée en Autriche (3-1), l'équipe de France n'a pas été épargnée par les critiques. Les trois buts encaissés sur coup de pied arrêtés, le manque de percussion offensive ont été stigmatisées, mais pas autant que l'incapacité de Raymond Domenech à faire gagner les Bleus. Les feux des projecteurs étaient d'ailleurs braqués sur le sélectionneur tricolore, dont le départ semblait inéluctable en cas de nouvelle contre-performance face aux Serbes. Dans leur antre du Stade de France, les Bleus étaient sous une pression maximale. Ils l'ont été jusqu'au bout d'une rencontre qu'ils ont finalement remporté. Mais cette victoire ne permettra pas d'éloigner les doutes qui accompagnent cette équipe de France.

Ces doutes se sont d'ailleurs traduits par une entame poussive des coéquipiers de Thierry Henry, aligné aux côtés de Karim Benzema pour former le duo d'attaque de l'équipe de France. La Serbie en a profité pour placer quelques banderilles, sans pour autant se créer d'occasions vraiment dangereuses. Il en aurait peut-être été autrement si Radomir Antic, le sélectionneur serbe, n'avait pas décidé de laisser Nikola Zigic, son buteur géant (2,02 m), sur le banc de touche au coup d'envoi de la rencontre. Pas trop inquiétée non plus, la France a fini par rentrer dans le match après une petite vingtaine de minutes de jeu. Mais, la finition a continué a faire défaut aux hommes de Raymond Domenech jusqu'à la pause.

Le sélectionneur tricolore a profité de la mi-temps pour opérer un coaching gagnant. En sortant un Karim Benzema peu inspiré pour faire rentrer Nicolas Anelka, il a même changé le cours du match. Le buteur de Chelsea a tout de suite montré qu'il avait des jambes, même s'il n'a été qu'un observateur de l'action qui a permis aux Bleus de débloquer le match. Comme un symbole, cet honneur est revenu au capitaine, Thierry Henry, auteur d'une frappe victorieuse au premier poteau après une belle percée de Sidney Govou (1-0, 55e). Rassurés, les Bleus n'ont pas relâché leur emprise sur des Serbes dépassés physiquement. Avec bonheur, puisque Nicolas Anelka a rapidement doublé la mise d'un tir croisé à l'entrée de la surface (2-0, 63e).

Les mêmes lacunes

Malgré un avantage de deux buts, la bande à Domenech a continué à aller de l'avant, à l'image d'une belle frappe de Yoann Gourcuff sur la transversale (72e). Avant de retomber dans ses travers défensifs, et d'afficher encore ses lacunes sur les coups de pied arrêtés adverses. Branislav Ivanovic en a profité pour réduire le score en reprenant victorieusement de la tête un corner (77e). Et la France, qui paraissait en net regain de confiance juste avant ce but, a tremblé jusqu'au coup de sifflet final. Mais elle a tenu, et c'est bien là l'essentiel tant la victoire était impérative après la défaite subie en Autriche pour se relancer dans la course à la qualification au Mondial 2010.

La France reste cependant convalescente. Son succès, si important soit-il, ne peut masquer les lacunes récurrentes de la formation de Raymond Domenech dans le secteur défensif, alors que son attaque manque encore de réalisme malgré un léger mieux face aux Serbes. Il faudra faire encore mieux pour reconquérir un public tricolore boudeur, notamment vis à vis du sélectionneur. Des "Domenech, démission !" ont ainsi fusé des tribunes pendant l'ensemble de la rencontre, même quand les Bleus avaient ouvert le score. Ce succès face aux Serbes devra donc être confirmé dans un mois, en Roumanie, à l'occasion du choc entre les deux favoris de ce groupe 7.

Vincent BREGEVIN / Eurosport

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