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mercredi, 13 août 2008

La Russie et la Géorgie plus jamais cela

(Reuters) - Tbilissi et Moscou ont donné leur accord de principe à un plan de paix préparé par l'Union européenne alors que les Etats-Unis manifestent leur désapprobation à l'égard des opérations militaires de la Russie en Géorgie en annulant des manoeuvres navales conjointes.

Le président français Nicolas Sarkozy, président en exercice de l'Union européenne, et son homologue géorgien Mikhaïl Saakachvili se sont entendus mardi soir sur une version amendée d'un plan de paix en six points, approuvé par le président russe Dmitri Medvedev.

"Il s'agit d'un document politique. C'est un accord de principes (...) et je pense que nous avons une totale convergence de vue", a déclaré Saakachvili lors d'une conférence de presse commune avec Nicolas Sarkozy.

La secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice a déclaré que les opérations militaires russes en Géorgie avaient mis en péril l'intégration de la Russie au sein des institutions internationales.

"Il existe un certain nombre d'opportunités pour la Russie de faire marche arrière et de démontrer qu'elle essaie de se comporter conformément aux principes du XXIe siècle" a déclaré la responsable américaine.

"Mais, je peux vous garantir que la réputation internationale de la Russie et le rôle que la Russie peut jouer au sein de la communauté internationale sont grandement en jeu dans cette affaire", a-t-elle ajouté.

Manifestant pour la première fois concrètement leur désapprobation, les Etats-Unis ont annulé mardi des manoeuvres navales conjointes avec la Russie qui devaient avoir lieu la semaine prochaine dans l'océan Pacifique avec des navires français et britanniques.

"Il est tout à fait impossible, en toute conscience, que nous puissions maintenir des manoeuvres navales conjointes compte-tenu de la situation de crise", a déclaré à Reuters un haut responsable américain de la défense qui s'exprimait sous le sceau de l'anonymat, aucune annonce officielle n'ayant encore été faite.

ACTION SYMBOLIQUE

Dans la matinée, Dmitri Medvedev avait ordonné l'arrêt des opérations militaires en Géorgie juste avant l'arrivée à Moscou de Nicolas Sarkozy.

Tbilissi a cependant accueilli cette annonce avec scepticisme et dénoncé de nouveaux bombardements sur son territoire. Des responsables américains ont déclaré ne pas être en mesure de confirmer l'arrêt des opérations russes.

Le président français s'est rendu dans les deux capitales avec un plan de paix pour tenter de mettre un terme à un conflit qui a éclaté la semaine dernière lorsque Tbilissi a essayé de reprendre le contrôle de la région séparatiste d'Ossétie du Sud, s'attirant aussitôt une violente riposte de l'armée russe.

Le plan - accepté mais pas signé par les deux parties - prévoit la fin des activités militaires; l'engagement des parties à ne plus recourir à la force; l'accès de l'aide humanitaire; le retrait des forces russes sur leurs positions initiales et le retour des unités géorgiennes à leurs cantonnements.

Son sixième point a été amendé à la demande de Saakachvili. Les négociations internationales prévues par le plan Sarkozy ne porteront pas sur le statut futur de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie mais sur les "conditions de stabilité et de sécurité" des deux provinces séparatistes géorgiennes. Moscou a validé cette modification.

Nicolas Sarkozy a déclaré que le texte serait présenté mercredi par Bernard Kouchner aux ministres des Affaires étrangères des Vingt-Sept qui se réunissent à Bruxelles. Il servira ensuite de base juridique à une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies.

"On n'est pas encore à la paix mais on est à la cessation provisoire des hostilités, ce qui est, chacun voudra bien le noter, un progrès sensible", a déclaré le chef de l'Etat français lors d'une conférence de presse conjointe avec Medvedev à Moscou.

Selon des diplomates européens, les ministres des Affaires étrangères européens vont tenter de s'entendre mercredi sur une action symbolique afin de manifester leur désapprobation à l'égard de l'offensive militaire lancée par Moscou.

Certains pays Européens sont favorables à l'envoi de soldats de maintien de la paix ou d'observateurs européens en Abkhazie et en Ossétie du Sud mais il n'est pas certain qu'une telle initiative reçoive l'approbation de Moscou.

Avec Sue Pleming à Washington, François Murphy, Laure Bretton et Margarita Antidze à Tbilissi et Paul Taylor à Bruxelles, version française Gwénaelle Barzic

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