vendredi, 18 juillet 2008
Leterme reste mais avec des compétences limitées
Yves Leterme de retour au 16 pour un gouvernement socio-économique : le scénario se précise. Trois sages seraient mis en piste par le Palais sur le thème communautaire. Pour prouver la "bonne volonté" francophone...
Le scénario de sortie (temporaire) de la crise dans laquelle est plongé le pays depuis la démission du Premier ministre Yves Leterme lundi soir s'est précisé, jeudi dans la soirée. Le Palais a refusé la démission du Premier ministre et de son gouvernement. Et a décidé de maintenir Yves Leterme à son poste pour qu'il se concentre essentiellement sur le domaine socio-économique.
En parallèle de ce gouvernement socio-économique "Leterme I bis", un collège de médiateurs royaux sera installé avec pour charge exclusive de préparer le terrain à la réforme de l'Etat. Ce collège tricéphale sera composé du Bruxellois François-Xavier de Donnea, du Wallon Raymond Langendries (CDH) et du germanophone socialiste Karl-Heinz Lambert. Ces trois "médiateurs" royaux auront pour mission de dégager le terrain institutionnel. Mais aussi, et surtout, de convaincre les partis flamands, en particulier le cartel CD&V/N-VA, de la réelle volonté des formations politiques francophones de s'engager dans une discussion communautaire sans tabou. En quelque sorte, de donner les fameuses "garanties" qu'exige le cartel.
La mission des trois médiateurs communautaires devra comprendre un rapport intermédiaire [?] le 31 juillet prochain. Leur mission pourrait toutefois s'étendre jusqu'à l'automne. Elle s'attachera à délimiter les frontières du dialogue institutionnel - notamment en précisant les transferts de compétences à venir vers les entités fédérées. Le volet BHV sera également abordé. Reste que ces trois "sages" travailleront en collaboration étroite avec le Palais, puisqu'ils sont attendus dès mardi prochain auprès du Roi Albert II.
Fête nationale
Plusieurs observateurs notent le volontarisme qu'a affiché le Palais dans la recherche d'une solution à la crise déclenchée ces derniers jours. C'est qu'à la veille de la Fête nationale, cette "respiration" dans la crise communautaire apparaît pour le moins bienvenue...
Reste que la piste sur laquelle planchait Yves Leterme lorsqu'il a été remettre sa démission au Roi est donc, provisoirement du moins, écartée. Le "dialogue de Communauté à Communauté" ne passait la rampe d'aucun côté de la frontière linguistique. Le cartel exigeait que le dialogue soit mené par Kris Peeters et Rudy Demotte. Les francophones insistaient, eux, pour que la Région bruxelloise ait sa place à la table des négociations. En outre, les partis flamands exigent "des garanties solides" en terme de calendrier.
Pyramidal
La crainte du parti d'Yves Leterme demeure de devoir se présenter devant l'électeur en 2009 sans acquis communautaire digne des promesses effectuées lors de la campagne de 2007. On en revient toujours à ce parti ingérable qu'est le CD&V en temps de crise. Dans les autres formations, le système de décision est pyramidal : au PS, au CDH, il suffit que trois ou quatre personnes soient d'accord pour qu'une décision soit acceptée par tous. Au MR, il suffit d'une seule personne... Au CD&V, ce n'est pas comme cela que ça fonctionne. Même lorsque la présidente, Mariane Thyssen, le Premier ministre, Yves Leterme, et le vice-Premier ministre, Jo Vandeurzen, soutiennent une proposition, il n'est pas certain que le parti l'acceptera. Car le vrai pouvoir du parti, c'est son "ventre", cet ensemble des députés, flamands et fédéraux, qui se passionnent pour la réforme de l'Etat et qui paniquent à l'idée qu'aucun progrès n'ait été réalisé avant les élections de 2009.
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