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mercredi, 02 juillet 2008

La flambée des prix menace les pays les plus pauvres

WASHINGTON (Reuters) - La flambée des prix de l'alimentation et du pétrole a conduit certains pays au bord d'un seuil critique, a prévenu mardi le Fonds monétaire international (FMI), qui craint que les efforts fournis par de nombreux Etats africains pour stabiliser leurs économies ne se révèlent vains.
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"Si les prix des produits alimentaires augmentent encore tandis que les prix de l'énergie restent les mêmes, certains pays ne seront plus en mesure de nourrir leur population tout en préservant la stabilité économique", a déclaré Dominique Strauss-Kahn, directeur général du FMI, lors d'une conférence de presse consacrée aux travaux réalisés par le FMI sur l'inflation des prix des carburants et des produits alimentaires.

"Ces pays doivent choisir les bonnes options économiques et bénéficier de l'aide de la communauté internationale", a-t-il poursuivi.

Les difficultés évoquées par Dominique Strauss-Kahn concernent surtout l'Afrique sub-saharienne et elles menacent les efforts entrepris lors de la dernière décennie en vue de réduire la pauvreté et d'étayer leurs économies. Elles risquent également de gonfler la dette des pays pauvres puisque les gouvernements recourent à l'emprunt pour répondre à la hausse des prix.

DIX-HUIT PAYS

Le FMI a identifié 18 pays en Afrique sub-saharienne qui ont été durement touchés par la flambée des prix et qui auront besoin d'un soutien.

Parmi eux figurent le Liberia, un pays de l'ouest de l'Afrique qui se remet doucement d'une guerre civile qui a duré pendant plusieurs années et où l'impact de la hausse des prix de l'or noir sur la balance des paiements représente 15% du produit intérieur brut.

Dominique Strauss-Kahn a déclaré que les recherches du FMI avaient souligné la nécessité d'une réponse coordonnée entre les pays, les donateurs et les organisations internationales afin de juguler les effets du choc sur les prix.

"Chaque pays est différent et les mesures précises que nous préconisons varient elles aussi considérablement. Mais le défi lancé à tous les pays pauvres ou à revenu intermédiaire à travers le monde est de trouver le moyen de nourrir ceux qui ont faim tout en préservant une stabilité macroéconomique chèrement acquise", a-t-il dit.

"Le défi qui leur est lancé est aussi le nôtre. Il consiste à assurer un approvisionnement alimentaire suffisant sans remettre en cause les progrès accomplis dans la lutte contre la pauvreté suite à l'accélération de la croissance, à la faible inflation et à l'amélioration des soldes budgétaires et des balances des paiements."

Benedicte Christensen, directeur du département Afrique du FMI, a indiqué que le choc des prix représentait entre 2% et 3% du PIB, menaçant de faire vaciller la stabilité et la croissance.

Mark Plant, directeur adjoint du département de l'élaboration et de l'examen des politiques du FMI, a rapporté que la situation s'était aggravée de manière spectaculaire à la fin 2007 lorsque les prix de l'alimentaire et du pétrole ont brutalement augmenté.

"La hausse brutale des prix a amené beaucoup de ces pays à proximité d'un seuil critique. Ils ne peuvent plus compter sur leurs réserves pour en amortir l'impact", a-t-il déclaré.

Version française Nicolas Delame

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