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vendredi, 13 juin 2008

L'Irlande dit non au Traité de Lisbonne, selon les premiers résultats

DUBLIN - L'Irlande semble avoir rejeté le Traité de Lisbonne, a estimé vendredi le ministre de la Justice en se fondant sur les premiers résultats non officiels du référendum. Un "non" plongerait l'Union européenne dans une grave crise institutionnelle, comme après les consultations en France et aux Pays-Bas en 2005.

Les résultats officiels sont attendus à partir de 15H GMT (17h à Paris).

Selon le ministre Dermot Ahern, des décomptes fournis au niveau national par des observateurs et de premiers résultats suggèrent une victoire du "non" dans une grande majorité des 43 circonscriptions du pays.

Tous les pays de l'UE doivent approuver le Traité de Lisbonne pour qu'il soit adopté. L'Irlande est le seul pays à se prononcer par référendum, ses partenaires européens ayant opté pour la voie parlementaire. A ce jour, 18 Etats membres ont ratifié le texte, les derniers à avoir franchi le pas, mercredi, étant l'Estonie, la Finlande et la Grèce. Le texte est le fruit de laborieuses négociations menées après l'échec de la Constitution européenne, rejetée en 2005 par les Français et les Néerlandais.

Interrogé sur le sujet en marge d'un déplacement à Bourges (Cher), Nicolas Sarkozy disait vendredi "attendr(e) les résultats définitifs" pour réagir. "Nous avions convenu avec la Chancelière allemande Angela Merkel que nous ferions une réaction commune, et vous comprendrez que c'est à ce moment-là que l'on dira ce qu'on en pense", a-t-il expliqué.

Côté français, on suivait en tout cas de près vendredi l'annonce des premiers résultats, en minimisant la portée d'une éventuelle victoire du non. "Si le non l'emporte, l'Europe continue", soulignait-on dans l'entourage du chef de l'Etat, alors que Paris doit prendre le 1er juillet la présidence de l'UE. "Est-ce que ça doit casser le processus de ratification des autres pays? Nous pensons que non", ajoutait-on de même source.

En Irlande, des personnalités politiques de tous bords, de la majorité comme de l'opposition faisaient grise mine alors que le décompte progressait dans les 43 circonscriptions du pays.

On ne dispose encore d'aucun résultat officiel. Toutefois, des dizaines d'"assesseurs" dans tout le pays estiment que le camp du "non" était en tête dans les secteurs ruraux et les secteurs populaires. Les "tallymen", comme on les appelle en Irlande, sont des militants politiques rompus à l'observation des scrutins et qui fournissent des informations et des renseignements à leur propre parti et aux divers groupes de pression.

Pat Rabbitte, ancien dirigeant du Parti travailliste, a noté avec inquiétude qu'en se basant sur les chiffres qu'il disposait, c'est le camp du "non" qui semblait l'emporter.

Les militants anti-UE se disaient en revanche confiants en une victoire du "non" au Traité. "Les gens se sentent floués", a estimé Richard Boyd Barrett, qui dirige un groupe de pression de gauche appelé "People Before Profit". AP

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