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dimanche, 01 juin 2008

La junte birmane se défend d'avoir tardé à réagir

RANGOON, Birmanie - La junte militaire au pouvoir en Birmanie a répondu dimanche aux critiques de la communauté internationale qu'elle avait réagi "promptement" au cyclone du 3 mai et que le pays se relèverait "rapidement". La catastrophe a fait au moins 78.000 morts, 56.000 disparus et environ 2,4 millions de sans-abri.

Le régime avait promis lors de la visite du secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon de laisser enfin le personnel humanitaire étranger à se rendre dans les zones les plus durement touchées du delta de l'Irrawaddy, dans le Sud, mais plus d'une semaine après, les autorisations restaient limitées, bien que plus nombreuses, et de nouvelles conditions ont été posées.

Le général Aye Myint, vice-ministre de la Défense, a déclaré lors d'une conférence internationale sur la sécurité à Singapour que la junte avait émis des bulletins d'alerte plus d'une semaine avant le passage du cyclone Nargis et qu'elle avait rapidement agi pour aider les rescapés.

"Grâce au travail prompt" du gouvernement militaire, toutes les victimes ont reçu des vivres, de l'eau et des médicaments, a-t-il affirmé. "Je pense que le processus de réinstallation et de réhabilitation sera rapide", a ajouté le général.

La veille, des organisations humanitaires comme Human Rights Watch ont accusé les militaires de chasser des centaines, voire des milliers, de rescapés de leurs refuges dans des écoles, des monastères et des bâtiments publics, pour les renvoyer dans leurs villages dévastés. Certaines agences humanitaires internationales affirment que leur personnel rencontre encore des sinistrés à l'intérieur du delta qui n'ont reçu aucune aide depuis le cyclone.

Le journal officiel "Nouvelle lumière du Myanmar" (le nom donné à la Birmanie par les généraux) a de son côté répondu à ceux qui reprochent au chef de la junte, le général Than Shwe, d'avoir attendu deux semaines avant de rendre visite aux réfugiés, que le généralissime voulait se rendre dans les régions dévastées dès après la tempête mais qu'il avait "dans sa grande perspicacité" d'y aller plus tard, "pour que le Premier ministre, chef de la Commission nationale de gestion des catastrophes, puisse mener le travail d'aide et de secours plus efficacement".

La junte comptait rouvrir de nombreuses écoles dès lundi lors que selon l'ONU plus de 4.000 de ces établissements scolaires accueillant normalement 1,1 million d'enfants ont été endommagées ou entièrement détruites par Nargis. Une centaine d'enseignants ont péri mais le gouvernement veut former des volontaires et envisage de faire la classe dans des camps et autres sites temporaires, selon l'UNICEF, qui juge ce plan "peut-être trop ambitieux".

Le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, qui participait aussi à la conférence de Singapour, a estimé que les réticences de la junte à ouvrir le pays à une aide humanitaire massive risquait de coûter encore de nombreuses vies. Il a accusé le régime d'être resté "les mains dans les poches" alors que d'autres pays se démenaient pour apporter de l'aide aux victimes. AP

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