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mercredi, 28 mai 2008

Réclusion à perpétuité pour Michel Fourniret et Monique Olivier

CHARLEVILLE-MEZIERES, Ardennes (Reuters) - Michel Fourniret et son épouse Monique Olivier ont été condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité pour sept meurtres de jeunes filles entre 1987 et 2001, avec des mesures de sûreté rendant quasiment impossible toute libération anticipée.
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Après deux mois d'audience et des délibérations d'un jour et d'une nuit au secret dans une caserne, la cour et le jury ont rendu leur verdict dans un palais de justice bondé de journalistes et de badauds, face à des accusés sans réaction. Michel Fourniret s'était rasé la barbe et la tête. Certains des parents des victimes ont pleuré.

Le président a conclu la lecture du verdict par un appel voilé aux accusés pour qu'ils s'abstiennent de faire appel, expliquant qu'il leur fallait "faire en sorte que les débats mettent un terme à la procédure, afin que chacun puisse se retirer dans le silence et l'apaisement".

La cour d'assises des Ardennes a interdit tout aménagement de peine pour le tueur en série surnommé par la presse "l'Ogre des Ardennes", âgé de 66 ans, reconnu coupable de sept meurtres, sept viols ou tentatives de viols et trois autres agressions.

C'est la quatrième fois que cette perpétuité "réelle" réservée aux assassins d'enfants - qui prévoit en fait un recours très limité après 30 ans de réclusion - est prononcée en France. Compte tenu de son âge, le tueur ne sortira jamais de prison. Son avocat a annoncé jeudi qu'il ne ferait pas appel.

La peine de Monique Olivier, 59 ans, déclarée coupable de complicité dans quatre meurtres et un viol, est assortie d'une période de sûreté incompressible de 28 ans, après laquelle elle pourra demander - mais pas forcément obtenir - une libération conditionnelle.

CHAGRIN RAVIVE

L'accusation n'est pas totalement suivie, car elle avait demandé sa condamnation comme co-auteur dans un des meurtres et une période de sûreté de 30 ans pour Monique Olivier. Son avocat Richard Delgenès va discuter avec elle d'un éventuel appel.

"Monique Olivier n'est pas tueuse, elle est la complice de Michel Fourniret, c'est clairement dit. La cour a fait un geste, alors qu'il y a une semaine, on a dit que Monique Olivier était le diable et qu'elle était indéfendable", a dit l'avocat.

"Ce n'est pas une surprise pour Michel Fourniret, il a eu confirmation de ce qu'il savait avant même les débats", a commenté Pierre Blocquaux, avocat de son mari.

Les familles des victimes ont exprimé leur soulagement, mais aussi leur chagrin ravivé. "Une autre vie va commencer, c'est un soulagement mais il n'y a jamais de fin. Je ne vois pas l'après, il va falloir prendre de la distance, sans Céline", a dit Jean-Pierre Saison, père de Céline Saison.

Pour Gérard Chemla, un des avocats des victimes, "les familles ont opposé à l'atrocité un visage humain et digne".

Les Fourniret ont avoué pendant l'enquête, comme au procès, avoir enlevé et tué six jeunes Françaises et une Belge.

Il s'agit d'Isabelle Laville en décembre 1987 à Auxerre (Yonne), Fabienne Leroy en août 1988 près de Mourmelon (Marne), Jeanne-Marie Desramault en mars 1989 près de Charleville, de la Belge Elisabeth Brichet en décembre 1989 à Namur, Natacha Danais, en novembre 1990 près de Nantes, Céline Saison en mai 2000 à Charleville-Mézières, et Mananya Thumpong en mai 2001 à Sedan (Ardennes).

Fourniret, arrêté en juin 2003 en Belgique, extradé vers la France en janvier 2006 et sa femme, qui a révélé les faits en 2004, devraient connaitre au moins un autre procès.

Ils sont mis en examen pour deux autres crimes concernant Marie-Angèle Domèce, une handicapée de 19 ans disparue le 8 juillet 1988 à Auxerre et Joanna Parrish, une Britannique de 20 ans retrouvée étranglée en mai 1990 dans une rivière, toujours près d'Auxerre.

Les autres crimes éventuels du couple ne font l'objet pour l'instant d'aucun traitement centralisé. Un policier belge a déclaré à Reuters en marge du procès qu'il estimait à une dizaine les meurtres ou disparitions qui mériteraient un examen de l'hypothèse Fourniret.

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