vendredi, 16 mai 2008
Relations venezuelo-colombiennes : Une situation délicate, Chavez accusé
Interpol est convaincu que les documents informatiques saisis par Bogota lors d'un raid contre un camp des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), le 1er mars dernier, n'ont pas été altérés.
L'organisation internationale de police criminelle a procédé à une étude poussée des ordinateurs, à la demande de la Colombie, après que le président du Venezuela ait avancé que Bogota avait modifié les fichiers afin de créer l'illusion de liens entre son gouvernement et la guérilla.
Selon Bogota, les documents informatiques prouveraient que le président Chavez était personnellement impliqué dans le financement et l'armement de la guérilla marxiste colombienne. Ils montreraient aussi l'existence de liens entre les FARC et le président de l'Équateur Rafael Correa.
Les trois ordinateurs qui les contenaient auraient appartenu au numéro deux des FARC, Raul Reyes, tué lors de l'attaque en territoire équatorien.
Interpol s'est cependant bien gardé de fournir sa propre analyse du contenu, se disant seulement certain que les documents examinés proviennent bel et bien d'un camp des FARC.
L'interprétation de ces documents demande d'ailleurs certaines précautions, puisqu'ils sont bourrés de codes et de noms d'emprunt, et jamais Hugo Chavez n'y est explicitement mentionné.
Mais Bogota estime que cette authentification donne de la crédibilité à sa version des faits, que partage d'ailleurs Washington.
Dans son édition de jeudi, le Washington Post, qui cite des données informatiques saisies auxquelles il a eu accès, avance que des hauts responsables vénézuéliens avaient proposé leur aide aux rebelles des FARC pour obtenir des missiles sol-air.
Chavez outré
Hugo Chavez a traité avec mépris les conclusions d'Interpol.
« C'est un show de guignols qui ne mérite de mon point de vue aucun commentaire sérieux », a-t-il lancé en conférence de presse, avant d'annoncer du même souffle sont intention de réviser en profondeur les relations du Venezuela avec la Colombie.
« Nous sommes obligés de soumettre de nouveau les relations avec la Colombie à une profonde révision, au niveau politique, diplomatique, économique, tout ».
Le président Chavez estime que son pays peut se passer de la Colombie, pourtant un de ses principaux partenaires commerciaux, notamment sur le plan alimentaire, en se tournant vers d'autres pays.
Les relations diplomatiques qu'entretiennent le Venezuela et l'Équateur avec la Colombie ont pris un tour désastreux depuis le raid du 1er mars dernier.
Alors que Quito ne décolère pas de la décision de Bogota de procéder à un raid sur son territoire, Caracas soutient que l'attaque a eu pour conséquence de torpiller ses efforts pour amener les FARC à libérer des otages, au premier chef l'ex-candidate présidentielle Ingrid Betancourt.
Tant Hugo Chavez que Rafael Correa ont avancé que les seuls contacts jamais entretenus avec les FARC n'avaient pour raison d'être que de telles considérations humanitaires.
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