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dimanche, 11 mai 2008

Le Soudan rompt ses relations diplomatiques avec le Tchad

KHARTOUM (Reuters) - Le Soudan a rompu ses relations diplomatiques avec le Tchad, qu'il accuse d'avoir appuyé une attaque des rebelles du Darfour samedi contre Khartoum.

"Nous rompons nos relations diplomatiques avec le régime" du président tchadien Idriss Déby, a dit le numéro un soudanais Omar Hassan al Bachir à la télévision nationale.

Le couvre-feu imposé samedi soir a été presque partout levé. Le gouverneur de l'Etat de Khartoum, Abdel Halim al Moutafi, a précisé qu'il restait cependant en vigueur dans les faubourgs d'Omdourman, où l'armée mène toujours des opérations.

"Il y a beaucoup de combattants vaincus (...), nous les pourchassons et nous ne voulons pas que des civils soient pris entre deux feux", a-t-il dit à Reuters.

Des tirs pouvaient être entendus dimanche matin dans le lointain, à l'ouest d'Omdourman, le faubourg de Khartoum attaqué samedi.

Tous les vols commerciaux entre Le Caire et Khartoum ont été suspendus.

La compagnie EgyptAir a annulé son vol de la matinée après avoir été informée que l'aéroport international de Khartoum était fermé pour des raisons de sécurité, rapporte l'agence de presse égyptienne Mena.

Sudan Airways a également annulé dimanche un vol entre la capitale égyptienne et Khartoum et les voyageurs ont été conduits dans un hôtel du Caire.

Un avion a cependant pu décoller à destination de Port-Soudan, dans le nord-est du Soudan, ajoute Mena.

Kenya Airways, qui assure également des liaisons vers Khartoum via Le Caire, a dit attendre d'avoir des nouvelles précises pour confirmer son vol de la soirée.

Les rebelles darfouri du Mouvement pour la justice et l'égalité (JEM) ont affronté samedi les forces gouvernementales soudanaises à Omdourman, qui fait face à Khartoum, sur l'autre rive du Nil. Ils voulaient prendre la capitale mais le gouvernement soudanais a affirmé qu'ils avaient été repoussés.

"Les forces (derrière cette attaque) sont toutes, fondamentalement, des forces tchadiennes appuyées et préparées par le Tchad, elles sont venues du Tchad sous la direction de Khalil Ibrahim", a affirmé le président Bachir à la télévision.

Khalil Ibrahim est le chef du Mouvement pour la justice et l'égalité (JEM), l'un des principaux groupes rebelles du Darfour.

LE TCHAD DÉMENT TOUTE IMPLICATION

C'était la première fois samedi que les combats atteignaient la capitale soudanaise.

Le sous-secrétaire soudanais aux Affaires étrangères, Moutrif Siddig, a déclaré à Reuters que les forces de sécurité avaient mené une perquisition pendant la nuit à l'ambassade du Tchad à Khartoum.

"Notre surveillance montre que l'un des points de contact des chefs rebelles se trouvait à l'intérieur de l'ambassade, ici à Khartoum", a-t-il dit. "L'attaque elle-même a été écrasée mais il reste quelques éléments armés çà et là", a-t-il expliqué.

Un responsable de l'armée soudanaise a déclaré à la télévision qu'une centaine de rebelles avaient été capturés, beaucoup d'entre eux à peine âgés de 17 ou 18 ans.

Il a ajouté qu'Ibrahim avait personnellement participé à l'attaque, que son véhicule avait peut-être été touché mais que le chef du JEM n'avait pas été pris.

A N'Djamena, le gouvernement tchadien a démenti toute implication "dans cette aventure qu'il condamne", a déclaré Mahamat Hissène, ministre des Communications et porte-parole du gouvernement.

"Le gouvernement de la République du Tchad encourage les autorités soudanaises et les opposants à persévérer sur la voie du dialogue", a-t-il ajouté samedi soir.

La région de Khartoum abrite huit des 38 millions d'habitants du Soudan, un pays plus grand que l'Europe occidentale.

L'économie soudanaise, alimentée par le développement de la production pétrolière, a rapidement progressé depuis la signature d'un accord de paix qui a mis fin à une guerre civile entre le nord et le sud, en 2005, mais cet accord ne couvre pas le conflit qui a éclaté au Darfour il y a cinq ans.

Les experts internationaux estiment que la guerre civile au Darfour a fait 200.000 morts et deux millions et demi de déplacés en cinq ans. Khartoum avance un bilan de 10.000 morts.

Les pays occidentaux, qui font pression en faveur de discussions de paix, accusent Khartoum de freiner le déploiement au Darfour d'une force de maintien de la paix Onu-Union africaine qui devrait compter 26.000 hommes.

Avec Cynthia Johnston au Caire, version française Guy Kerivel

12:41 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Tchad, Soudan |  del.icio.us |  Facebook | | |

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