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vendredi, 09 mai 2008

Nicolas Sarkozy lance une nouvelle charge contre la presse

Jacques Chirac, François Mitterrand, Charles de Gaulle, mais aussi François Bayrou, et, de nouveau, la presse : nul n'a échappé à la charge de Nicolas Sarkozy, mercredi 7 mai, lors d'une réception censée remobiliser les députés UMP, à l'occasion de son premier anniversaire à l'Elysée.
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Le chef de l'Etat a accusé les médias de ne pas avoir assez relayé la condamnation de Ségolène Royal pour refus de paiement de ses anciennes collaboratrices. La cour d'appel de Rennes a donné raison le 10 avril à deux anciennes attachées parlementaires de Mme Royal, qui réclamaient depuis 1997 le versement de plusieurs mois de salaires non payés.

M. Sarkozy a reproché à L'Express, au Parisien, à l'AFP et au Journal du Dimanche de ne pas avoir assez développé cette information sur son ancienne rivale. Des propos jugés "infondés" par Vincent Régnier, directeur des rédactions du Parisien, jeudi 8 mai.

"FONCTION D'OPPOSITION"

Le président de la République, qui fait la "une" de Paris Match du 7 mai avec son épouse, a aussi critiqué Marianne, qui titrait "Putain, 4 ans..." son numéro du 3 mai. "Dans un pays où il n'y a plus d'opposition, la presse s'attribue la fonction d'opposition", a estimé M. Sarkozy, selon la députée du Val-de-Marne, Marie-Anne Montchamp, citée par l'AFP. François Hollande, premier secrétaire du PS, a jugé que cette charge n'était "pas digne" d'un chef de l'Etat.

Ces critiques ont été appuyées par l'UMP. Celle-ci a, une nouvelle fois, accusé, mercredi soir, l'AFP de "censure" pour ne pas avoir diffusé son communiqué sur la condamnation de Mme Royal. L'UMP a regretté "que, sous couvert d'une ligne éditoriale, l'AFP censure un parti politique".

Le 1er mai, déjà, Frédéric Lefebvre, porte-parole de l'UMP, avait déploré, par lettre ouverte au PDG de l'agence, Pierre Louette, l'absence de reprise d'un de ses communiqués contre Mme Royal. Le lendemain, la Société des Journalistes (SDJ) de l'AFP avait dénoncé des "tentatives de pressions politiques", rappelant que cette affaire avait été largement couverte. Les syndicats de l'agence ont aussi dénoncé ces "pressions".

Certains députés UMP se sont toutefois démarqués du dernier communiqué de leur parti : "Si on n'arrive pas à faire passer un communiqué, c'est qu'il n'est pas intéressant", a estimé l'élu parisien Bernard Debré. Le député PS Patrick Bloche a prôné, mercredi, un "renforcement" de la loi pour "garantir" la "liberté éditoriale" des médias.
Pascale Santi
Article paru dans l'édition du 09.05.08.

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