vendredi, 02 mai 2008
Michelle Obama tente de casser l'image élitiste de son mari
INDIANAPOLIS (Reuters) - En tournée pour soutenir son mari Barack, Michelle Obama est lancée dans une intense campagne visant à casser l'image élitiste qui colle à la peau du candidat à l'investiture démocrate pour la présidentielle américaine et à faire de lui un "Américain moyen".
Elle n'hésite pas, pour ce faire, à rappeler comment elle et son mari ont peiné, comme tous les jeunes couples de la classe moyenne américaine, à rembourser leurs emprunts d'étudiants et à élever leurs deux filles, Malia et Sasha, âgées de 9 et 6 ans.
"Nous sommes toujours très proches de la vie que mènent la majorité des Américains", a-t-elle déclaré lors d'un rassemblement à Indianapolis, où fait rare, elle a pris la parole aussi longtemps que son mari.
"Je ne sais pas pour vous, mais pendant le plus clair de mon existence, je me suis senti déconnectée de Washington", a-t-elle ajouté à l'occasion de ce meeting, mercredi soir, rappelant qu'elle avait refusé de quitter Chicago même après l'élection de son mari au Sénat en 2004.
Etiqueté candidat de l'élite par le clan Clinton, affaibli par une déclaration le mois dernier à San Francisco sur "l'amertume" des électeurs des petites villes, le sénateur de l'Illinois essaie de modifier son image pour apparaître comme un "Américain moyen" et s'attirer le vote de la classe ouvrière, majoritairement acquise à son adversaire.
FRANC-PARLER ET IMAGE TERRE À TERRE
"Nous sommes un jeune couple avec de jeunes enfants et tout ce que ça implique de défis, d'émotions et de stress pour leur éducation", réaffirme Michelle Obama pour dépeindre le tableau de la famille américaine classique, omettant de mentionner les revenus de son mari.
En 2007, Barack Obama a gagné 4,2 millions de dollars, d'après sa déclaration d'impôts, l'essentiel de ces revenus provenant des droits d'auteurs de ses deux bestsellers.
Michelle Obama, directrice d'hôpital de profession, a par ailleurs confié qu'elle n'avait pas toujours vu d'un très bon oeil les ambitions politiques de son mari.
"Je suis la cynique de la famille. Oui, c'est moi. Lui, c'est le gars plein d'espoir. J'ai passé ma vie à essayer de le convaincre de ne pas devenir un homme politique: 'Enseigne, écris, chante, danse, peu importe. Mais ne fais pas de politique. Ces gens sont méchants.'"
Mais elle a changé d'avis, explique-t-elle, en constatant que son mari "pouvait réunir des gens autour de certaines valeurs".
Après sa défaite en Pennsylvanie, la semaine dernière, Obama espère creuser l'écart sur Hillary Clinton lors de la primaire de mardi prochain dans l'Indiana, où les deux candidats sont au coude à coude dans les sondages.
Et il compte plus que jamais sur le franc-parler et l'image terre à terre de sa femme, envoyée en première ligne son équipe de campagne, pour faire pencher la balance en sa faveur.
Andy Sullivan, version française Clément Dossin
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