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dimanche, 27 avril 2008

Israël a bombardé un site militaire, pas nucléaire, dit Assad

DOUBAI (Reuters) - Le site syrien bombardé le 6 septembre par l'aviation israélienne était une installation militaire en construction mais pas un réacteur nucléaire, affirme le président Bachar al Assad dans une interview publiée par le quotidien qatari Al Watan.

L'administration américaine a diffusé jeudi des documents prouvant selon elle que la Corée du Nord a aidé la Syrie à construire un réacteur nucléaire capable de produire du plutonium et que son assistance s'est poursuivie après la destruction par Israël du site suspect.

Un haut responsable de l'administration Bush a précisé que les Etats-Unis et Israël avaient discuté des options possibles pour traiter ce réacteur suspect, mais qu'Israël avait décidé seul de le détruire, le 6 septembre dernier. "Au final, Israël a décidé par lui-même d'agir. Il l'a fait sans feu vert de notre part", a-t-il dit à la presse.

La Syrie a rejeté ces accusations et affirmé qu'elles étaient destinées à faire pression sur la Corée du Nord dans le cadre des négociations sur son programme nucléaire avec les grandes puissances.

"Est-ce logique? Un site nucléaire dépourvu de protection sol-air? Un site nucléaire exposé aux satellites au beau milieu du désert du centre de la Syrie", souligne le président syrien dans son interview à Al Watan, accordée avant la publication des allégations américaines.

"La vérité c'est que le raid visait un site militaire en cours de construction. Nous sommes contre les armes de destruction massive pour Israël l'Iran ou d'autres", assure Assad.

LA TURQUIE MÉDIATRICE ENTRE ISRAËL ET SYRIE

Il juge illogique pour la Syrie de chercher à se doter de la bombe atomique. "Où l'utiliserions nous? Contre Israël? Cela tuerait des Palestiniens. Je ne trouve pas cela logique."

Assad dit ne pas savoir pourquoi Israël a bombardé le site. "Pourquoi l'ont-ils attaqué? Nous ignorons de quelles données ils disposaient, mais ils savent ou voient grâce au satellites. Ils ont attaqué un site inachevé qui n'avait ni personnel, ni rien. Il était vide", assure le président syrien.

Interrogé sur l'absence de riposte syrienne, Assad répond: "Nous croyons qu'Israël veut provoquer la Syrie et l'attirer éventuellement dans une guerre alors que nous ne recherchons pas la guerre. Nous avons été clair à ce sujet. Nous avons d'autres moyens (de répondre), et nous n'avons pas nécessairement à les dévoiler."

Jeudi, Al Watan avait publié un extrait de l'interview du leader syrien où il déclarait que Damas était prêt à négocier avec Israël par l'intermédiaire de la Turquie pour trouver "un terrain commun" pour faire la paix.

Mais il déclaré que des pourparlers directs entre Israël et la Syrie, rompus depuis 2000, devraient attendre le changement de président américain à l'élection de novembre prochain.

Selon une ministre syrienne, Israël aurait fait savoir par le biais de la Turquie qu'il était prêt finalement à restituer le Golan syrien occupé en 1967 et annexé en 1981, en échange de la paix avec Damas.

Le Premier ministre turc Tayyip Erdogan, qui s'est rendu samedi à Damas, a confirmé que son pays faisait office de médiateur entre la Syrie et Israël en raison de la confiance dont il jouit auprès des deux parties.

Soummer Saïd, version française Marc Delteil

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