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jeudi, 14 février 2008

De la vache égorgée aux journalistes-supporters, les anecdotes de la CAN

De la vache égorgée rituellement par les joueurs égyptiens avant leur quart de finale aux excès des journalistes-supporters, la Coupe d’Afrique a encore offert cette année quelques saynètes folkloriques.
La religion omniprésente
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A Tamale, chaque match de la sélection tunisienne était précédé d’une prière collective et au coup de sifflet final, les plus pieux déroulaient leur tapis de prière devant les vestiaires avant de quitter l’enceinte. Mais ce sont les joueurs égyptiens qui se sont particulièrement distingués en la matière en sacrifiant une vache sur le terrain d’entraînement juste avant leur quart de finale contre l’Angola.

Le sélectionneur du Ghana, le Français Claude Le Roy, laïque, attache une importance particulière à ces rituels : « Nous prions tous pour quelque chose, pour quelqu’un, à tout moment. Cela compte beaucoup pour eux, je respecte énormément cela. C’est une part importante de la culture, surtout au Ghana. Peut-être est-ce aussi une des raisons du fantastique esprit qui règne dans cette équipe. » Les sorciers moins visibles

De nombreux Africains accordent beaucoup d’attention aux sorciers, mais ils se font discrets pendant la CAN. « De toute façon, toutes les équipes en ont un, c’est un match entre eux », plaisante le sélectionneur de la Guinée, Robert Nouzaret, connaisseur du continent.

Une bagarre a bien opposé des membres de l’encadrement guinéen à un dignitaire ivoirien, présenté comme un grand sorcier venu jeter un mauvais sort au Syli national avant un quart de finale (Côte d'Ivoire bat Guinée 5-0), mais les histoires de sorciers se font rares. Le buteur Béninois Razack Omtoyossi explique que certains de ses coéquipiers sont animistes et que lui, « bon musulman », respecte leurs croyances.
Journalistes-supporters

Lors des conférences de presse d’après-match, il n’est pas rare que la presse locale secoue assez sèchement son sélectionneur pour contester ses choix plutôt que de poser des questions. Les journalistes nigérians ont eu un traitement si sévère avec Berti Vogts que l’Allemand a refusé de se présenter devant eux après… la qualification contre le Bénin alors que tout le pays pensait les Super Eagles déjà éliminés.

Lors des matches du Ghana, la tribune de presse était également occupée par des ’journalistes’ venus sans ordinateur ni micro mais avec des cornes de brume dans lesquelles ils soufflaient à chaque but. Ils avaient autour du cou une accréditation obtenue complaisamment avant le tournoi… ou achetée au noir dans les rues d’Accra.

Et que dire de Roger Lemerre, qui a fini par quitter sans un mot la conférence de presse suivant le match Tunisie-Sénégal, exaspéré par le bavardage excessif et le chahut des journalistes ? La fanfare des Nigérians, les Djembes des Guinéens Les supporters africains viennent en tribunes chargés d’instruments de musique et jouent tout le match, plutôt que d’entonner les chants-slogans des stades européens.

Il existe bien le « But-o-but ! » des Ivoiriens, mais les stades de la CAN ont surtout résonné de longs morceaux structurés. Point d’orgue : l’hymne du Nigeria joué en duo improvisé par l’harmonie militaire de Sekondi et plus de 200 musiciens nigérians massés en tribunes, où l’orchestre de percussionnistes qui suivait le Syli national de Guinée.

Des vedettes inaccessibles comme… en Europe Mais certaines traditions ont tendance à se perdre. Les stars du continent, qui évoluent en Europe, semblent ainsi avoir importé en Afrique le comportement des footballeurs du Vieux Continent. Il est aussi difficile de les approcher que quand ils préparent la Ligue des champions. Eto’o déambule le plus souvent un casque vissé sur les oreilles alors qu’il était rare de voir les Ivoiriens en dehors des rendez-vous programmés à l’avance.

(afp)

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