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jeudi, 06 décembre 2007

Sarkozy:Je forme un rêve: celui de voir Ingrid au milieu des siens pour Noël

Nicolas Sarkozy a adressé hier soir deux messages audio et vidéo aux Forces armées révolutionnaires colombiennes et à leurs otages. A Ingrid Bétancourt, il promet: «Nous ne vous laisserons jamais tomber».

Nicolas Sarkozy en a appelé mercredi aux sentiments humanitaires des guérilleros colombiens pour "sauver une femme en danger de mort", Ingrid Betancourt, qu'il "rêve" de voir revenir parmi les siens pour Noël. Dans ce dossier "prioritaire" pour lui, le président français s'est impliqué encore plus personnellement en enregistrant deux messages: l'un, à la radio pour les otages des Forces armées révolutionnaires colombiennes (Farc), l'autre, à la télévision pour leur chef Manuel Marulanda.

L'initiative du chef de l'Etat intervient quelques jours après la publication de preuves de vie de seize des otages. Parmi ces preuves, une longue lettre pathétique d'Ingrid Betancourt, prisonnière depuis plus de cinq ans dans la jungle colombienne, et une vidéo la montrant totalement abattue et à bout de forces.

A Marulanda, le président français "demande solennellement de relâcher Ingrid Betancourt et de ne pas porter sur [sa] conscience le risque que ferait peser sa disparition". Lui-même s'engage à rechercher "une solution humanitaire pour la libération de tous les autres séquestrés", alors que les Farc demandent notamment un échange avec leurs propres prisonniers. "Mais pour l'heure, Monsieur Marulanda, il faut sauver une femme en danger de mort. Je forme un rêve: celui de voir Ingrid au milieu des siens pour Noël", affirme-t-il.

Aux otages, il exprime la "solidarité de la France", avec une pensée particulière pour sa "compatriote": "je veux vous dire, chère Ingrid, mon admiration pour votre dignité, pour votre courage dans une situation où des êtres plus faibles auraient perdu jusqu'à leur humanité".
"Ingrid, nous ne vous laisserons jamais tomber", lui promet-il. "Après ces journées de profonde douleur, nous remercions le geste fort, audacieux et emprunt d'humanité de Nicolas Sarkozy", a affirmé la soeur d'Ingrid Betancourt, Astrid, qui venait de s'entretenir par téléphone avec leur mère Yolanda Pulecio, résidant à Bogota.

"Nous espérons que Manuel Marulanda saisisse la portée d'un tel appel fait par le président français devant les drapeaux de la France et de la communauté européenne", a-t-elle souligné en ajoutant attendre "un geste humanitaire de Manuel Marulanda, c'est-à-dire la libération d'Ingrid".
La Fédération des comités Ingrid Betancourt (Ficib) a également salué "le geste humain et solennel du Président Sarkozy qui, pour la première fois, s'adresse directement au commandement des FARC."

Le comité Agir pour Ingrid a indiqué de son côté ne pas douter "un instant que ce message agira comme un sérum de survie pour Ingrid Betancourt et les otages de Colombie". Dans sa longue missive à sa mère, datée du 24 octobre, la jeune femme exprimait tout l'espoir et la confiance qu'elle plaçait en la France et son président. "Quand la nuit était la plus obscure, la France a été le phare. Le président Sarkozy est sur le méridien de l'histoire", écrivait-elle.

C'est mercredi soir, à l'Elysée, que le président a enregistré ses deux messages. L'adresse aux otages passera par Radio France Internationale (RFI) qu'Ingrid Betancourt a dit pouvoir capter. L'autre message a été mis en images par TF1 et injecté, à partir de minuit, dans le réseau mondial d'images Serpe, devenant ainsi accessible aux chaînes qui veulent le retransmettre. Le président s'exprime en français, avec sous-titrages en espagnol. Sarkozy endosse ainsi le rôle de médiateur qui a été retiré par Alvaro Uribe, le président colombien, à son homologue venezuelien Hugo Chavez, accusé par lui d'ingérence dans les affaires de Bogota.

Dans l'activité qu'il déploie depuis son élection pour faire libérer les otages colombiens, et plus particulièrement Ingrid Betancourt, le président de la République avait reçu le 2 novmebre dernier le très controversé Hugo Chavez à l'Elysée. Mardi, le gouvernement colombien avait fait savoir qu'il allait proposer à Nicolas Sarkozy de participer à une réunion avec les guérilleros des Farc pour négocier la libération de leurs otages.
L'Elysée avait auparavant indiqué que le président n'excluait pas de se rendre en Colombie "pour y être utile", mais réfléchissait toujours à la "meilleure stratégie" pour tenter d'obtenir la libération des otages de la guérilla marxiste.

Le chef de l'Etat a déjà à son actif la libération, en juillet, des soignants bulgares emprisonnés en Libye. En novembre, il était allé cherché lui-même à N'Djamena une partie des Français et les hôtesses de l'air espagnoles emprisonnés dans l'affaire de l'Arche de Zoé.

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