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jeudi, 06 décembre 2007

Algérie: le FLN et ses satellites font campagne pour un troisième mandat présidentiel pour Bouteflika

ALGER - Le Front de libération nationale (FLN, ex-parti unique), qui contrôle la majorité des assemblées nationales et locales en Algérie, a lancé jeudi par le biais de ses organisations satellites une campagne en faveur d'un troisième mandat pour le président Abdelaziz Bouteflika, alors que la Constitution algérienne en vigueur depuis 1989 n'en permet que deux.

Les satellites du FLN, soupçonnés d'être directement actionnés par l'entourage de M. Bouteflika, justifient leur démarche par le fait que le président "a permis à l'Algérie de retrouver sa stabilité politique, la croissance économique et sa place sur la scène régionale et internationale".

Ainsi, l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), puissante centrale syndicale, jugeant que le chef de l'Etat sortant a fait beaucoup pour les travailleurs pendant ses deux mandats, demande "la poursuite de son action pour un nouveau mandat".

L'Union de la jeunesse algérienne (UNJA) va dans le même sens et assure d'emblée le président de son "appui sans réserve" pour un troisième mandat en récompense des "réalisations majeurs accomplies au cours de ses deux mandats".

Même l'organisation des Moudjahiddine (vétérans de la guerre d'indépendance), habituellement distante, considère que Bouteflika "est le mieux placé pour continuer à diriger l'Algérie".

Les partis politique, en dehors du FLN qui est derrière cette campagne avant l'heure, affichent une réserve embarrassante, à l'image du Rassemblement national démocratique(RND), membre de la coalition présidentiel.

"Il faut qu'il y ait une démarche sérieuse et légaliste d'abord et après, nous nous prononcerons", a souligné jeudi Sedik Chhab, vice-président de ce parti dans une déclaration au quotidien "Al Watan".

Le Mouvement pour la société et la paix (MSP), islamiste modéré et membre de la coalition présidentielle, préfère "attendre que le président Bouteflika prenne sa décision pour (se) prononcer sur cette question qui n'est pas à l'ordre du jour", estime son bouillonnant député Abdérazak Mokri.

Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), parti d'opposition dirigé par le Dr Said Sadi considère pour sa part que la campagne orchestrée par le FLN et ses satellites "est en total déphasage avec les préoccupations de citoyens".

La position du Comité de coordination des démocrates et républicains (CCDR) est plus tranchée. Dans un communiqué, il dit "non" à un troisième mandat pour Bouteflika. Le CCDR, où l'on retrouve les opposants les plus farouches de Bouteflika, juge que le président algérien "a totalement échoué dans sa mission".

Pour le moment, le président entretient le mystère sur ses intentions. Mais il avait assuré dernièrement dans un entretien à l'agence iranienne IRNA que, dans le cas de figure où il serait tenté par un nouveau bail de quatre ans, "la souveraineté populaire serait respectée et les modalité de son expression démocratique observée scrupuleusement".

Un éventuel désir d'être reconduit à la tête de l'Etat pour Abdelaziz Bouteflika passera alors inévitablement par une révision constitutionnelle pour faire sauter le verrou qui limite à deux les mandats présidentiels. Deux voies s'offrent à lui: un référendum, option risquée, compte tenu de la désaffection des Algériens pour les urnes, ou la convocation du Parlement en congrès pour modifier la constitution. AP

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