dimanche, 18 novembre 2007
Jean-Marie Le Pen réélu à la tête du Front national
BORDEAUX (Reuters) - Jean-Marie Le Pen a été réélu pour un nouveau et probablement ultime mandat de trois ans à la présidence du Front national réuni en congrès.
Agé de 79 ans et aux commandes du parti depuis 1972, Jean-Marie Le Pen a pour la première fois été désigné lors d'un vote des militants du FN, qu'il tentera de relancer après un net recul lors des dernières échéances électorales.
Seul candidat, il a recueilli 97,67% des suffrages pour une participation de 53,9%.
Sa fille Marine, vice-présidente du FN et favorite pour sa succession, devait prendre la parole dimanche pour définir les grandes lignes de sa conception de l'action politique.
Le délégué général Bruno Gollnisch, principal rival de Marine Le Pen, a tiré son épingle du jeu en arrivant en tête des élus du Comité central obtenant 85,14% des suffrages exprimés pour un taux de participation de 51,4%.
Marine Le Pen, qui figurait en 34e position lors du précédent congrès de Nice, fait une percée en arrivant en deuxième position avec 75,76% des voix.
Mais dans la liste des 119 membres élus, les proches de Gollnisch sont globalement mieux placés, les collaborateurs de Marine Le Pen arrivant en moins bonne position.
Jean-Marie Le Pen a salué cette énième élection en ironisant sur le fait qu'il était seul en lice -"j'avais mis toutes les chances de mon côté". Il a jeté un regard sur un passé de 36 ans, et rappelé que le parti avait toujours respecté le suffrage universel et que malgré tout il lui a été longtemps reproché "d'être totalitaire, fasciste".
Si le bureau politique, qui devait être désigné à huis clos dans le courant de la journée, est la véritable instance dirigeante du parti, le résultat de l'élection du Comité central permet à chacun des prétendants à la succession de Jean-Marie Le Pen de mesurer ses chances.
LES FINANCES DU PARTI EN QUESTION
Dans cet esprit, Bruno Gollnisch a souligné que ce résultat "n'est pas dû à l'audience médiatique dont je dispose, c'est donc qu'il doit y avoir quelques chose qui attire la sympathie chez les militants, peut-être la reconnaissance du travail que j'ai fait au sein du mouvement et que je vais m'efforcer de continuer à faire".
Un sondage Ifop pour Valeurs actuelles indiquait vendredi que 81% des sympathisants du FN préfèrent Marine Le Pen à l'ex-secrétaire général Carl Lang (14%).
Mais Bruno Gollnish a ironisé samedi sur un sondage "dans lequel mon nom n'a pas été proposé à l'adhésion des militants", ce qui fait que "dans ces conditions j'étais certain de ne pas recueillir beaucoup de voix".
Marine Le Pen a brièvement réagi : "Je suis ravie de ce résultat. Les adhérents ont pu s'exprimer démocratiquement pour la première fois", a-t-elle déclaré.*
La question des structures et des finances du parti sont également au centre de toutes les attentions.
D'après les dernières évaluations, le FN aurait besoin de 9 millions d'euros pour éponger ses dettes, ce qu'a confirmé un audit qui avait été commandé par le parti, selon Bruno Gollnish.
Outre un plan social et une réduction importante des frais de fonctionnement, la vente du "paquebot", le siège du parti à Saint-Cloud, a été évoquée mais Jean-Marie Le Pen a toujours assuré qu'il ferait le maximum pour éviter cette issue.
Le congrès, organisé avec plus de modestie qu'à l'accoutumée, a aussi pour objet de remettre sur les rails le parti, fragilisé par les urnes au printemps dernier (10,77% à la présidentielle, 4,68% aux législatives).
Les nouvelles orientations politiques en vue des cantonales et des municipales de 2008 y seront annoncées dimanche et tiendront compte selon le président de la situation financière.
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