lundi, 27 août 2007
Ligue 1 - Guy Roux jette l'éponge
Après seulement cinq journées passées sur le banc artésien, Guy Roux a démissionné de son poste d'entraîneur du Racing Club de Lens. L'envie n'habitant plus le coeur du bonhomme, ce dernier a décidé de renoncer au pari lensois. Jean-Pierre Papin serait pressenti pour reprendre le flambeau artésien.
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Tout ça pour ça. Une montée au créneau contre l'UNECATEF, un soutien médiatique et appuyé de la part du président de la République, Nicolas Sarkozy, pour finalement quitter le navire artésien au bout de... cinq journées de championnat seulement (et quatre journées jouées). La nouvelle est d'autant plus surprenante qu'elle ressemble si peu au personnage mais elle est vraie : Guy Roux n'est plus l'entraîneur du Racing Club de Lens.
Une décision que l'on ne voyait pas venir. Difficile, en effet, d'imaginer l'un des entraîneurs les plus respectés et méritants du championnat, jeter l'éponge aussi tôt dans la saison et encore moins en pleine mi-temps d'une rencontre (face à Strasbourg). Surtout, et après avoir rapatrié auprès de lui ses plus fidèles lieutenants (Pieroni, Akalé, Kalou), Guy Roux semblait s'être donné les clefs pour s'assurer un début d'exercice plutôt convaincant et il faut bien le dire, sans risques apparents. Mais voilà, les chiffres sont là, éloquents, terribles : un petit but marqué, pas la moindre victoire en 360 minutes de jeu en championnat. Dur.
Trop vite en perte de vitesse
Pis, ses anciens protégés bourguignons n'ont pas convaincu. Pas tous du moins. Hormis le gaucher Kanga Akalé, intermittent du spectacle sur son flanc droit, peu d'entre eux ont eu le mérite de briller sous les couleurs artésiennes. Kalou, en manque de rythme, a amené avec lui toute la bonne volonté qu'il affichait avec le PSG, quand il jouait... Pas de quoi amuser la galerie et amener un peu de sérénité dans une mécanique lensoise sérieusement enrayée.
Aux premiers regards accueillants, aux banderoles sympathiques d'intronisation, se sont succédés des sifflets beaucoup moins réconfortants. Que ce soit en Ligue 1 ou sur la scène européenne, Lens est poussif. Déçoit. Et inquiète. Même le discours de convenance de Guy Roux ne fait plus effet. "Le temps travaille pour nous. La finition, ça vient quand on est au point" martelait pourtant le coach sang et or. Justement, le Racing ne l'est pas. Certains (Dindane, Kalou, Pieroni) traînent leur forme derrière eux, la langue pendante. De quoi énerver les remplaçants de luxe, à l'image d'Eric Carrière, prêt à quitter le club.
Plus le coeur à ça...
Autant de soucis au-dessus de la tête d'un seul homme, c'est beaucoup, surtout quand ce dernier n'est plus tout jeune (68 ans) et qu'il semble si peu capable de renverser la situation. Inpuissant face au manque d'identité de jeu de ses hommes, Roux a tout tenté. Secouer ses joueurs après la défaite récoltée à Bordeaux lors de la première journée. Ou encore procéder à trois changements dans le même match, une "révolution" pour le technicien emblématique de l'AJA...
Surtout, l'homme n'en pouvait plus. Alors que son retour avait fait débat dans le monde du football mais également en dehors, ce dernier s'est enfin avoué une chose : il était peut-être temps pour lui de dire stop. "Quand un joueur est hors de forme, il va voir son entraîneur pour le lui dire. Quand un entraîneur manque de forme, il va également voir son président pour le lui dire", déclare sans vergogne l'ex-technicien sang et or. Usé par toutes ses années passées à écumer les bancs de touche hexagonaux, le poids des années a rattrapé Guy Roux. "Sur le plan du marketing et du sportif, il n'y avait aucun problème. En revanche, je n'avais plus la grinta. Je n'avais plus la force ni la même envie pour lever les joueurs, pour les motiver. Alors, je suis allé voir mon président pour lui dire qu'il valait mieux arrêter et qu'il prenne un jeune à ma place" . Et pourquoi pas faire appel à Jean-Pierre Papin, libre depuis son départ de Strasbourg...
Finalement, et non sans user de son verbe désormais aussi célèbre que son style inimitable, le consultant de Canal + a montré qu'il avait encore un certain art dans la volte-face. Le Racing, KO debout ces dernières semaines, va probablement mettre du temps à se relever.
Alix DULAC / Eurosport
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