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jeudi, 18 janvier 2007

Hommage de Jacques Chirac aux Justes de France au Panthéon

PARIS (Reuters) - Jacques Chirac préside ce jeudi au Panthéon une cérémonie en hommage aux Justes de France qui ont aidé ou sauvé des juifs persécutés durant la Seconde Guerre mondiale.

Le président rendra hommage aux 2.725 "Justes parmi les Nations" reconnus comme tels par le mémorial de Yad Vashem de Jérusalem, mais aussi à ceux qui ont aidé autrui à cette époque au péril de leur vie et ne se sont pas fait connaître.

Les trois-quarts des israélites de France ont eu la vie sauve durant la Seconde guerre mondiale. Sur les 75.000 qui ont été déportés, seuls 2.500 sont revenus. A titre de comparaison, neuf juifs polonais sur dix ont été massacrés.

La cérémonie d'une heure au Panthéon, qui sera télévisée sur France 2, commencera par un discours de Simone Veil, présidente de la Fondation pour la mémoire de la Shoah.

Un film de la cinéaste Agnès Varda sera ensuite diffusé sur des écrans installés pour l'occasion et un ensemble vocal interprétera une oeuvre de Francis Poulenc sur un texte de Paul Eluard.

Jacques Chirac s'exprimera ensuite, avant d'aller avec Simone Veil dévoiler une inscription qui commence par ces mots : "Sous la chape de haine et de nuit tombée sur la France dans les années d'occupation, des lumières, par milliers, refusèrent de s'éteindre".

"Bravant les risques encourus", les Justes "ont incarné l'honneur de la France, ses valeurs de justice, de tolérance et d'humanité", pourra-t-on lire sur cette plaque installée dans la crypte du Panthéon.

La cérémonie sera déroulera en présence de 200 à 250 Justes et juifs sauvés, accompagnés par nombre de leurs descendants. Environ 240 Justes sont encore en vie actuellement.

Le Premier ministre Dominique de Villepin, une grande partie du gouvernement, d'anciens responsables politiques comme Lionel Jospin et Edouard Balladur et les représentants des autorités religieuses de toutes les confessions seront également présents.

LE CÔTÉ "LUMINEUX" DE LA FRANCE

Le discours du chef de l'Etat "vient boucler la boucle" de celui du 16 juillet 1995 au Vel d'Hiv, où il avait reconnu la responsabilité de l'Etat français dans la déportation des juifs.

Il s'inscrit aussi dans la droite ligne de celui de juillet 2004 au Chambon-sur-Lignon, village des Cévennes dont les habitants avaient caché des juifs durant la Seconde guerre mondiale.

Ou encore de celui de juin dernier à Verdun, où Jacques Chirac avait rappelé que le maréchal Philippe Pétain, "vainqueur de Verdun" en 1916, fut aussi celui qui, en juin 1940, "couvrira de sa gloire le choix funeste de l'armistice, et le déshonneur de la collaboration".

Il rejoint également ses interventions de l'an dernier sur l'instauration d'une journée de commémoration de l'esclavage, le 10 mai, ou encore l'hommage rendu le 12 juillet 2006 à l'occasion du centenaire de la réhabilitation d'Alfred Dreyfus.

Au Panthéon, c'est le "côté lumineux" de la France que le chef de l'Etat cherchera à faire transparaître, assure son entourage.

"On n'est pas dans une logique de repentance", explique un conseiller du chef de l'Etat. "Permettre aux Français de regarder l'Histoire de France en bloc, regarder sans ambages cette période permet de tourner un certain nombre de pages et d'enlever un certain nombre de tensions au sein de la société".

A trois mois de la présidentielle, le chef de l'Etat, élu en 2002 face au candidat du Front national Jean-Marie Le Pen, devrait aussi lancer aussi une nouvelle mise en garde contre les extrémismes.

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