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jeudi, 18 janvier 2007

Arnaud Montebourg suspendu de ses fonctions par Ségolène Royal

PARIS (Reuters) - Ségolène Royal a suspendu jeudi Arnaud Montebourg de ses fonctions de porte-parole, après un commentaire qui se voulait humoristique sur François Hollande présenté comme "seul défaut" de la candidate à la présidentielle.

Arnaud Montebourg est "suspendu", il ne parlera pas au nom de Ségolène Royal "pendant un mois", après les propos qu'il a tenus sur Canal+ concernant le premier secrétaire du Parti socialiste, a-t-on dit dans l'entourage de la candidate du PS.

Arnaud Montebourg avait auparavant fait savoir, dans un communiqué, qu'il avait "remis ce matin à la première heure à Ségolène ses fonctions de porte-parole dont elle disposera".

Interrogé mercredi soir sur le plateau du Grand Journal de Canal+ sur le principal défaut de la candidate socialiste dans la course à l'Elysée, le député de Saône-et-Loire avait répondu : "Ségolène Royal n'a qu'un seul défaut, son compagnon".

Face à l'incrédulité générale suscitée par ses propos, il avait ajouté : "Je pensais vous faire rire. C'était pour rire", parlant aussi de "boutade".

Dans son communiqué, Arnaud Montebourg redit que ses propos avaient une "vocation humoristique" et qu'ils ont été "malheureusement mal interprétés". Il précise avoir présenté dès mercredi soir ses excuses à François Hollande et Ségolène Royal.

Arnaud Montebourg fut l'un des trois porte-parole de Ségolène Royal pendant la campagne interne pour l'investiture socialiste. Depuis l'annonce de son organigramme de campagne présidentielle, en décembre, la candidate n'a pas confirmé les noms de ses porte-parole officiels. Dans son état-major, Julien Dray occupe la fonction de "coordinateur des porte-parole".

Ce dernier a relativisé cet apparent nouveau "couac" de campagne, qui s'ajoute aux tiraillements des derniers jours entre la candidate et son compagnon, à la polémique sur leur patrimoine née de rumeurs diffusées sur internet et aux inquiétudes sur le tempo de la campagne socialiste.

"Cela s'appelle de l'humour", a assuré Julien Dray au micro d'Europe 1.

Un responsable socialiste n'a pas fait la même analyse.

"Déjà qu'il avait failli nous faire déclarer la guerre avec la Suisse, c'est consternant", a-t-il dit en référence aux propos d'Arnaud Montebourg contre le "paradis fiscal" helvète.

Stéphane Le Foll, directeur de cabinet de François Hollande et député européen, a, de la même manière, jugé les propos d'Arnaud Montebourg "inadmissibles".

"C'est une faute", a-t-il déclaré à Reuters. "Une campagne longue et dure a commencé, comme le prouvent les attaques de la droite et leurs méthodes sur internet. Tout le monde au Parti socialiste doit avoir le sens des responsabilités", a-t-il dit.

Nicolas Sarkozy a, pour sa part, réagi sur le mode ironique.

"Franchement, quand j'ai entendu ça, je me suis dit, heureusement qu'il est le porte-parole de la candidate", a dit à la presse le candidat de l'UMP à l'élection présidentielle.

"Parce que, un porte-parole pareil ...", a-t-il ajouté dans un sourire, lors d'un déplacement sur le plateau de Saclay, dans l'Essonne, en tant que ministre de l'Aménagement du Territoire.

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