lundi, 08 janvier 2007
Libération de Jaime Razuri, photographe de l'AFP enlevé à Gaza
afp:Le photographe péruvien de l'Agence France-Presse, Jaime Razuri, retenu sept jours en otage à Gaza où il avait été enlevé par des hommes armés, a été libéré en bonne santé dimanche.
Jaime Razuri, 50 ans, a été libéré peu avant 20H00 locales (18H00 GMT) et remis aux services de sécurité palestiniens qui l'ont ensuite conduit au siège de la présidence, où il a retrouvé ses collègues de l'AFP.
"Je vais très bien. Mes ravisseurs m'ont bien traité, bien nourri. Je suis très heureux d'être dehors", ont été ses premiers mots. "Ce n'était pas un hôtel cinq étoiles, mais c'était très bien. Je remercie toutes les personnes qui ont permis ma libération", a-t-il ajouté.
Accompagné de diplomates péruviens et français, Jaime Razuri a traversé le point de passage d'Eretz pour se rendre en Israël, juste avant 20H00 GMT.
Le député et homme fort du Fatah, Mohammad Dahlane, qui a oeuvré à sa libération, s'est dit "heureux que cela se soit bien terminé". "Nous n'avons fait que notre devoir", a-t-il commenté.
Le photographe avait été capturé le 1er janvier par quatre hommes armés, à visage découvert, au pied de l'immeuble du bureau de l'AFP à Gaza alors qu'il rentrait d'un reportage, en compagnie d'un chauffeur et d'un traducteur.
Selon des sources sécuritaires palestiniennes, Jaime Razuri était entre les mains d'un grand clan familial qui le retenait dans un quartier de Gaza.
Les principales radios et télévisions péruviennes ont interrompu leurs programmes pour annoncer la nouvelle.
Le ministre français des Affaires étrangères Philippe Douste-Blazy a salué cette libération, remerciant "tous ceux qui y ont contribué".
La diplomatie péruvienne et française, ainsi que le gouvernement issu du Hamas et la présidence de Mahmoud Abbas, ont mené d'importants efforts pour assurer la libération du photographe.
L'organisation Reporters sans frontières s'est dite "extrêmement soulagée" par sa libération, demandant "aux autorités de traduire en justice les ravisseurs".
Une vingtaine d'étrangers, dont plusieurs journalistes, ont été enlevés ces derniers mois à Gaza, avant d'être tous relâchés, pour la plupart très rapidement.
En Irak, l'AFP était toujours sans nouvelles de son collaborateur irakien Salah Jali al-Gharraoui, plus de neuf mois après son enlèvement à Bagdad par des hommes armés et cagoulés.
Sur le plan politique, des dizaines de milliers de partisans du Fatah, de M. Abbas, se sont livrés à une démonstration de force à Gaza à l'occasion de l'anniversaire de leur parti, engagé dans une lutte de pouvoir meurtrière avec son rival, le Hamas.
Lors de cette manifestation monstre, Mohammad Dahlane a menacé de riposter à toute attaque contre les partisans du Fatah, devant des milliers d'hommes armés scandant à l'adresse du mouvement islamiste: "La mort pour les meurtriers!".
Evoquant l'assassinat jeudi du colonel Mohammed Ghraib, de la Sécurité préventive (organe de sécurité fidèle à Mahmoud Abbas) par des partisans du Hamas, il a mis en garde: "S'ils pensent que ce meurtre restera sans réponse, ils se trompent. (...) Si quelqu'un du Fatah est attaqué, nous riposterons deux fois plus fort".
Cette manifestation intervient au lendemain de la décision M. Abbas de déclarer "illégale" la Force exécutive du Hamas, si elle n'était pas intégrée dans l'appareil sécuritaire existant.
Le Hamas a riposté en annonçant le doublement des effectifs de la force, pour la faire passer de 5.500 à 12.000, dans une escalade dangereuse qui fait craindre une confrontation d'envergure entre les deux camps.
Les islamistes avaient décidé de créer leur propre force après l'entrée en fonction du gouvernement en mars, pour contrecarrer la mainmise du Fatah sur les appareils sécuritaires.
M. Abbas a accentué dimanche sa pression sur le Hamas en se disant déterminé à mener des élections générales anticipées contre l'avis des islamistes.
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