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mardi, 07 novembre 2006

Jean-Jacques Servan-Schreiber est mort

Le patron de presse et homme politique Jean-Jacques Servan-Schreiber, auteur du "Défi américain", est mort dans la nuit de lundi à mardi à Fécamp (Seine-Maritime) à l'âge de 82 ans, a annoncé sa famille.
Le décès est intervenu à minuit quarante mardi matin. Atteint d'une bronchite, "JJSS" avait été admis dimanche dans l'hôpital de Fécamp, alors qu'il passait le week-end dans sa demeure familiale à Veulettes-sur-Mer.
Le décès du fondateur de l'Express et auteur du best-seller "Le défi américain" "a été soudain", a expliqué son fils Franklin. Il a révélé que son père, né le 2 février 1924 à Paris, était atteint d'une "forme de dégénérescence qui affectait sa mémoire". "Mais il était tout à fait conscient, lisait la presse et relisait les grands livres", a-t-il ajouté.
JJSS a lu "jusqu'au bout" L'Express, le magazine qu'il avait fondé il y a plus de 50 ans, a indiqué son fils Franklin. Ses derniers mots furent pour demander qui était Ségolène Royal, en couverture de cet hebdomadaire. Comme on le lui expliquait, JJSS a lancé : "il faut lui dire que c'est la pagaille", a indiqué son fils Franklin Servan-Schreiber. JJSS avait aussi avec lui le dernier volume des mémoires de Valéry Giscard d'Estaing, dont il fut brièvement un ministre.
Selon son fils Franklin, il a fini sa carrière comme enseignant, jusqu'en 1995, à l'Université Carnegie Mellon de Pittsburgh, en Pennsylvanie. Demeuré conscient et passionné jusqu'au bout par l'actualité malgré la dégénérescene qui affectait sa mémoire, JJSS n'apparaissait plus guère en public. Il partageait sa retraite entre son domicile de Neuilly-sur-Seine et la maison normande de Veulettes-sur-Mer, après avoir jusqu'en 1995, enseigné à l'université Carnegie Mellon de Pittsburgh (Pennsylvanie).
Jean-Jacques Servan-Schreiber fut un homme de presse, fondateur de l'Express, un homme d'action engagé en politique et un homme d'idées, précurseur des technologies du futur. "Celui qui voulait tout changer" : tel est le titre d'une biographie de ce touche-à-tout dont les amis saluaient l'inventivité et l'énergie, et dont les adversaires pointaient la versatilité. Surnommé par la presse "JJSS", il aura eu une carrière politique en zig-zag: député de Nancy, président de la région Lorraine, ministre de quelques jours sous Valéry Giscard d'Estaing, qu'il avait connu à polytechnique dont il fut l'élève en 194.
A peine élu à Nancy en 1970, après une campagne électorale à l'américaine qui avait bousculé les habitudes françaises, JJSS était allé intrépidement défier Jacques Chaban-Delmas à Bordeaux, où il avait été sévèrement battu. Il fut aussi un militant de la décolonisation et ancien des Forces françaises libres. JJSS avait publié en 1967 "Le défi américain", où il analysait les risques d'un retard face au formidable développement technologique des Etats-Unis. Traduit en une quinzaine de langues, l'ouvrage sera un best-seller inattendu et durable. Il sera suivi du "Défi mondial" dans lequel JJSS évoquait notamment le déollage du Japon.
Cet entrepreneur-né était l'héritier d'une famille influente, petit-fils d'un secrétaire du chancelier allemand Bismarck, fils d'Emile Servan-Schreiber, directeur des Echos. Il était, rappelle son fils Franklin, d'une fratrie de 5 enfants comptant Brigitte Gros, sénateur des Yvelines, décédée, l'écrivain Christiane Collange, le patron de presse Jean-Louis Servan-Schreiber, créateur notamment du magazine à succès Psychologies.
JJSS était lui-même père de quatre garçons, nés de son second mariage avec Sabine de Fouquières : David, neuro-psychologue qui a signé le méga-hit "Guérir", Emile, Franklin, qui a travaillé au CIO, et Edouard, qui a collaboré à un livre avec Madeleine Chapsal, première épouse de son père. Cette dernière avait consacré à JJSS en 2004 un livre au titre-programme, "L'homme de ma vie".
Car JJSS fut aussi un séducteur, grand amour de la femme de lettres Françoise Giroud qui tentera de mettre fin à ses jours après leur rupture. C'est avec elle qu'il avait fondé en 1953 L'Express, grande affaire de sa vie. Il avait 29 ans seulement et fera de ce journal innovant le laboratoire de ses idées. Il dirigera cet hebdomadaire jusqu'en 1969 avant de devenir président (1970-1971) puis PDG du Groupe Express (1974-1977).
Sous sa houlette et celle de Giroud, l'hebdomdaire - premier news magazine français - réunira les plus grandes plumes, de Mauriac à Aaron. C'est de ce creuset que sont issus de grands noms du journalisme: Claude Imbert, Michèle Cotta, Catherine Nay... Partisan de Pierre Mendès-France, JJSS fut mobilisé en 1957 en Algérie - il l'a raconté dans un livre témoignage "Lieutenant en Algérie" - et avait d'emblée engagé son journal dans la lutte pour la décolonisation.
Il était aux yeux de ses adversaires, gaullistes notamment, un "turlupin", selon le mot de Jacques Chirac. Pour ses admirateurs, ce passionné d'Amérique et de nouvelles techniques était un incomparable surdoué.

Commentaires

Copié/collé (y compris les fautes de frappe) de la dépêche AFP, sans indication de la source...

Écrit par : François Brutsch | mercredi, 08 novembre 2006

Monsieur Brutsch, écouter la radio de station à station, regardez la TV de station à station, lisez le journal de revue à revue et vous comprendrez peut être.

Écrit par : Arex Nicolin | mercredi, 08 novembre 2006

Les commentaires sont fermés.