lundi, 09 octobre 2006
CENTENAIRE DE LA NAISSANCE DE SENGHOR - Un géant entre deux siècles : L’avocat du dialogue des cultures
Il aurait eu 100 ans ce 9 octobre 2006 . Léopold Sédar Senghor , ancien président de la République du Sénégal. Poète il l’était bien avant d’être élu académicien.
Homme politique de stature internationale , son humanisme et sa défense des cultures et celles d’Afrique en particulier l’ont fait connaître au monde qui rend unanimement en cette année du centenaire de sa naissance, un hommage mérité à un grand génie du 20e siècle.
Il aurait eu 100 ans ce 9 octobre 2006 . Léopold Sédar Senghor , ancien président de la République du Sénégal naquit le 9 octobre 1906 à Joal sur la Petite Côte sénégalaise , à l’entrée du terroir du Sine . Cette aire géographique fut son royaume d’enfance et il en a gardé des souvenirs vivaces fixés à jamais dans les lignes de sa poésie mondialement connue. Premier président de la République du Sénégal indépendant . Léopold Sédar Senghor fut sans conteste le meilleur ambassadeur que son pays n’est jamais eu , compte tenu de son aura politique et sa stature d’humaniste et d’homme de culture sur le plan international .
Après ses études au Lycée Louis Le Grand et à la Sorbonne à Paris, Léopold S. Senghor est en 1935 le premier agrégé africain de l’Université et sera nommé à la chaire de linguistique de l’Ecole nationale de la France d’Outre mer .
Docteur honoris causa de nombreuses universités et membre de l’Institut de France, L. S. Senghor fut reçu le 2 juin 1983 et élu dans le cénacle de l’Académie française.
L’année 1945 marqua les débuts en politique de Senghor député du Sénégal , réélu en 1946 , 1951 et 1956 . Secrétaire d’Etat à la Présidence du Conseil en 1955 , le parcours politique de Léopold S. Senghor le portera à la présidence de la République du Sénégal le 5 septembre 1960 , après les péripéties de la Communauté franco africaine qui sera vite abandonnée au profit de l’ indépendance acquise par les pays africains. Cette division arriva , contrairement à la volonté de Senghor qui avait redouté la division des pays africains et avait créé le mot “ balkanisation ”, un néologisme adopté alors pour la pertinence de son propos sur le morcellement de l’Afrique en petits territoires étatiques .
“ Glorification ” de la culture africaine
De Léopold Sédar Senghor l’humanité retiendra beaucoup de ses écrits , de sa poésie et de l’humanisme négro africain qui anime sa politique . Celle-ci prend sa source dans ses années estudiantines dans les années “ 30 ” avec le mouvement de la Négritude qu’il fonde avec ses amis Aimé Césaire le martiniquais, Léon Gontran Damas et René Maran de la Guyane française.
Perçue comme une “ glorification ” de la culture africaine en réaction à un environnement colonial empreint de racisme, la Négritude de Senghor se préoccupait de transcender les divisions entre Arabes, Négro africains et diaspora en vue d’une “ forte présence noire dans le monde ”. Senghor théorisa la Négritude en tant “ culture ”. Il a soutenu qu’elle est “ ... l’ensemble des valeurs économiques, politiques, intellectuelles, morales, artistiques et sociales des peuples d’Afrique et des minorités noires d’Amérique, d’Asie et d’Océanie ”.
La Négritude de Senghor s’est voulu à la fois “ retour sur soi et ouverture à l’autre ”.L’enracinement et l’ouverture.
Senghor c’est avant tout le poète
N’est ce pas lui-même qui disait un jour , qu’il souhaitait par-dessus tout que l’on gardât surtout de lui la poésie qu’il déclamait , sa poésie. Il préférait ainsi que l’on mette en avant son statut de poète : Senghor le poète président .
Comme un Maître des mots , il ciselait le verbe pour en sortir une vision puissante à travers des œuvres impérissables.
La poésie a jalonné sa vie, inspirée par une muse généreuse . Il a célébré l’Afrique et ses mythes , il a chanté la mélancolie de l’être aimé , il a conjuré ses peurs et laissé éclater ses joies. Il a parlé comme un homme pour dire “ Chants d’ombre ”( Paris, Le Seuil, 1945) ; “ Hosties noires ”( Paris, Le Seuil, 1948) ; “ Chants pour Naett ”, (Paris, Seghers, 1949) ; “ Éthiopiques ”, (Paris, Le Seuil, 1956) ;
“ Nocturnes ”, (Paris, Le Seuil, 1961) : “ Élégie des alizés”( Paris, Le Seuil, 1969) : “ Lettres d’hivernage ”( Paris, Le Seuil, 1973) ; “ Élégies majeures, suivies de Dialogue sur la poésie francophone ” avec Alain Bosquet, Jean-Claude Renard et Pierre Emmanuel, Paris, Le Seuil, 1979 .
Senghor s’est fait le chantre de la poésie négro africaine qu’il considère comme “ un ensemble d’images analogiques, mélodieuse et rythmées ” ; le rythme identifié comme “ des répétitions qui ne se répètent pas ”.
L’esthétique négro-africaine en valeur
Cette définition qu’il appliquera aux arts en général , il tentera de l’illustrer et de défendre son esthétique à travers la politique culturelle qu’il met en place dés le début de l’indépendance nationale.
On retiendra ainsi des grandes réalisations culturelles et artistiques encouragées sous Senghor , l’organisation du premier Festival Mondial des Arts Nègres en avril 1966 à Dakar . Ce grand événement international avait justifié la construction du Musée dynamique . Senghor voulait que soit instauré , dans ce musée, un dialogue entre l’art traditionnel et contemporain . Il s’ouvrira en fait , à toutes les créations en particulier à celles d’Occident influencées par l’esthétique négro africaine. C’est ainsi que Dakar accueilli des expositions d’artistes célèbres tels que , Picasso, Manessier et Soulages.
La construction du Théâtre national Daniel Sorano à Dakar, la création de la Manufacture nationale de tapisseries (actuelles Manufactures sénégalaises des Arts décoratifs), de l’Ecole d’Architecture et d’Urbanisme, l’Ecole nationale des arts, les Nouvelles éditions africaines, L’école de danse Mudra Afrique sont autant de réalisations soutenues et encouragées par Léopold Sédar Senghor. Il fut en ce sens un grand artisan du dialogue culturel considéré de son point de vue, comme un échange réciproquement enrichissant et ses thèses à ce sujet font chorus avec la défense de la diversité culturelle prônée de nos jours par les nations unies au sein de l’Unesco.
La célébration du centenaire de la naissance de Léopold Sédar Senghor à travers le monde et particulièrement au sein de la communauté francophone internationale est ainsi l’expression d’une reconnaissance universelle .
Elle magnifie le parcours exceptionnel de cet homme considéré comme un des derniers géants du 20e siècle.
Pour Léopold Sédar Senghor, la vie s’est arrêtée le 20 décembre 2001 dans la ville de Verson (France) où il s’était retiré au lendemain de son historique départ du pouvoir en 1981. Le temps était seulement suspendu sans arrêter l’histoire. De l’œuvre de ce grand poète, humaniste et philosophe le genre humain doit garder précieuse ses enseignements afin qu’ils profitent aux générations.
Auteur: Jean PIRES
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Commentaires
LE THEATRE DE LA REALITE - MOI BOUKI - JAXAAY !
AU SÉNÉGAL ON DÉCOUVRE À CHAQUE INSTANT QUE LA RÉALITÉ A ÉPUISÉ LES RESSOURCES DU THEATRE. VIVE LE THEATRE DE LA RÉALITÉ !
E THEATRE DE LA REALITE
présente :
" MOI BOUKI - JAXAAY ! "
De Joseph Gaï Ramaka
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ACTE 2 – SCENE 1 :
QUANT BOUKI - JAXAAY, AU VOLANT DE SON « TRAMWAY »,
FAIT VISITER « SES GRANDS TRAVAUX » À ABDOU JAMBAR
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http://theatre-de-la-realite.blogspot.com/
Bouki-Jaxaay, maman Bouki et enfants Bouki, sont assis devant un amoncellement de médailles.
Comme chaque nuit la famille Bouki astique consciencieusement le tas de médailles, glanées un peu partout sur la planète, avant de les ré accrocher, sur un énorme globe selon le pays d’origine.
Bouki-Jaxaay :
Mon Dieu ! Que la tâche est harassante !
Mais que faire la piètre qualité de ses médailles de pacotille rend ce travail indispensable au risque de les voir se transformer en un tas de rouille.
Si au moins les « surgë » étaient honnêtes !
Que né ni !
Tous des voleurs de la république.
Heureusement que vous avez comme roi « MOI-BOUKI-JAXAAY »
MOI ! Parce que c’est Moi !
JAXAAY ! Pour prendre de la hauteur…
Son fils Bouki 2, ânonne, en s’en léchant les babines.
Bouki 2 :
« Et BOUKI ! Pour bouffer tout ce qui bouge ! » ,
On en était là quand, tout à coup on frappe à la porte de la chambre royale …
Toc. Toc. Toc…
Bouki-Jaxaay :
Hi ! Un voleur qui frappe !
Vous avez entendu ?
Mais maman Bouki et enfants Bouki, n’ont rien entendu !
Toc. Toc. Toc…
La famille Bouki sursaute. Bouki-Jaxaay, qui est déjà en position d’attaque sous son lit, envoie maman Bouki en éclaireur.
Maman Bouki regarde par le trou de la serrure et se redresse soulagée.
Maman Bouki :
Hi ! Hi ! Hi !
Ce n’est que BARFAGA, mon petit sénégalais préféré !
Barfa est introduit dans le saint des saints.
Il jette un regard circulaire et ne voyant nulle part Bouki-Jaxaay, se met à quatre pattes et rejoint son maître sous le lit.
Bouki-Jaxaay :
Waw, Barfaga !
Je te dis « toussour » de frapper doucement…
Je ne suis pas sourd !
Bon. C’est quoi encore ?
Barfaga :
C’est … C’est …
Bouki-Jaxaay :
C’est quoi, Barfaga … Les criquets ?
Barfaga :
C’est plus grave ! … C’est …
Bouki-Jaxaay :
La marche rouge ?
Barfaga :
C’est plus grave ! … C’est …
Bouki-Jaxaay, les yeux brillants d’espoir, sourit…
Bouki-Jaxaay :
C’est quoi alors, tu me fais rek peur !
C’est mon sounami ?
Barfaga :
Deeeedeeeet ! C’est très grave ! … C’est …
Bouki-Jaxaay :
C’est « lan » Barfaga ?
Tu « wë » me « tiwé » xana ?
Barfaga :
Attrape mon bras pour prendre des forces et je te dis…
Bouki-Jaxaay, s’amarre solidement au buste solide de Barfaga et ferme les yeux…
Bouki-Jaxaay :
C’est bon !
Je suis « peré » !
Barfaga :
C’est Abdou Jambaar !
Bouki-Jaxaay :
Hi !
Maman Bouki et enfants Bouki se précipitent sous le lit avec des sauts de simsim et plongent la tête et les pieds de Bouki-Jaxaay dans l’eau.
Ils sont stupéfait quand au bout d’un instant Bouki-Jaxaay sort la tête de l’eau avec un sourire.
Bouki-Jaxaay :
C’est bon !
C’est très bon même !
J’ai la solution !
Maman Bouki, enfants Bouki et Barfaga, en choeur …
Maman Bouki, enfants Bouki et Barfaga :
La Solution !!?
Bouki-Jaxaay :
Oui !
La solution de la solution de la solution !
Ëskey !!
Et voila qu’ils quittent tous le « sous le lit ».
Bouki-Jaxaay pointe le doigt vers son Globe géant…
Bouki-Jaxaay :
Bouki 2 prend l’échelle, et donne- moi la médaille de la RATP, là-bas !
Je vais conduire moi-même mon tramway et faire le tour du pays pour montrer a…
Pour montrer a… aaaaaa..
Barfaga :
Abdou Jambaar !
Bouki-Jaxaay :
Hi !
Et voilà encore Bouki-Jaxaay dans les pommes !
Mais hé.. Tationg ! Pas pour longtemps. Il se relève… Prend sa médaille de la RATP, son permis de 1er roi conducteur en chef de tramway virtuel, son sifflet de 1er roi chef de gare et ... une longue, longue miche de pain que son peuple de crève la faim lui a offert en l'an machin.
Il lève la miche-souvenir et les larmes aux yeux s’adresse à ses zouaves...
Bouki-Jaxaay :
N’oubliez jamais qu’on a eu faim !
N’est ce pas Barfaga ?
Barfaga :
Oui!
Très faim même !
Bouki-Jaxaay :
C’est pourquoi, il faut…
Bouki 2 :
Manger ! Encore manger !
Bouki-Jaxaay :
Toussour manssé !
Puis, comme seul lui sait le faire, il remonte ses bretelles et va affronter ABDOU JAMBAR.
Bouki-Jaxaay :
Eskëy ! Alibabakumba « celui qui sait même fabriquer un homme ! »
Je suis le plus fort !
À nous deux Abdou … Heum !
À nous deux Abdou … Hé bin … C’est à dire…
Bouki,-Jaxaay semble voir un bout d’ombre au fond du couloir…
Bouki-Jaxaay :
Hé nga né lan yaw ?
HA bon dagëmay espionner ?
TATIONG ou KEDEGOU !
Jusqu’à la mort !
Barfaga :
C’est pas Abdou dé !
C’est moi Barfaga !
Bouki-Jaxaay :
Tiitël ga ma way !
Imbécile !
(A suivre)
Écrit par : Joseph Gaï Ramaka | vendredi, 13 octobre 2006
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